: Reportage Aux environs de Kiev, les Ukrainiens freinent l'avancée de la colonne russe : "Poutine pensait pouvoir faire une guerre éclair..."
L’armée russe n’est toujours entrée dans Kiev. Cela fait quatre jours qu’une colonne de 60 km a été identifiée par satellite aux portes de la capitale ukrainienne. Selon notre reporter sur place, les troupes russes avancent mais très lentement.
Les troupes et les blindés russes étaient à 20 km de ce village proche de Kiev, mercredi, ils sont désormais juste à côté, à moins de 10 km, vendredi 4 mars. On entend les tirs d’artillerie. Un homme de 66 ans (qui ne veut pas dire son prénom) nous le confirme : les Russes avancent tout doucement, et c’est parce que les Ukrainiens se défendent vaillamment. "Vladimir Poutine pensait pouvoir faire un 'Blitzkrieg' en quelques jours, mais en fait on résiste, explique l'Ukrainien. Il tue des hommes, des femmes, des enfants… C'est absurde ce qu'il se passe."
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La colonne de 60 km identifiée par satellite avance très lentement, et l'armée russe n'est pas encore entrée dans Kiev, la capitale, une semaine après le début de l'invasion de l'Ukraine. Le conflit semble s'enliser. Malgré un accord sur le principe de couloirs humanitaire, "le pire est à venir", selon l'Elysée après un échange entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. "Je dis un grand merci à la France et aux Etats-Unis, déclare l'homme de 66 ans. Qu'ils nous aident et comprennent bien que Poutine est un fou qui ne s'arrêtera pas à l'Ukraine et qu'il est un danger pour l'Europe."
Une extrême tension
Pour repartir du village, il nous faut traverser une dizaine de points de contrôles. Dans l’un d’entre eux, des membres de la sureté territoriale acceptent de nous parler. Un barrage est en train d'être réalisé avec des tranchées et un mur en béton, avec une vingtaine d'homme. "On est nés sur cette terre, les Russes n'ont rien à faire ici", lance le membre de la de la sureté territoriale. Quand on leur demande dans quelles conditions ils vivent depuis cinq jours, il rigole : "Regardez-nous, on sourit tous, on est chez nous."
Ces sourires crispés ne parviennent pas à masquer l’extrême tension qui règne. Illustration trente secondes plus tard. Un homme arrive en Jeep et refuse de se soumettre au contrôle. Six hommes le mettent en joue avec leurs kalachnikovs. L’un d’entre eux tire en l’air avec un pistolet et commence à lui mettre des coups. Cette scène illustre ce que vivent ces soldats, désormais aux aguets 24 heures sur 24. Car les troupes russes progressent lentement et commencent à se disperser pour tenter d’encercler la capitale.
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