Reportage Guerre en Ukraine : à la frontière avec la Biélorussie, des démineurs ratissent la région "centimètre par centimètre"

Un tiers de l'Ukraine pourrait être affecté par des mines russes, selon l'ONU. C'est notamment le cas dans la région de Tchernihiv, au nord du pays, près de la frontière avec la Biélorussie et la Russie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des démineurs ukrainiens s'entraînent lors d'un exercice, le 5 juin 2024 à Zaporijia. (DMYTRO SMOLIENKO / NURPHOTO)

Près de deux ans et demi après l’invasion russe, l’Ukraine est l'un des pays les plus parsemés de mines au monde. Selon l'ONU, un tiers de son territoire pourrait être affecté, par exemple dans la région de Tchernihiv, à proximité de la frontière avec la Biélorussie et la Russie. 

C'est sur un terrain à perte de vue que l'unité de déminage dirigée par Yevhen opère. "Les démineurs avancent centimètre par centimètre, ils travaillent quelle que soit la saison, par tous les temps, qu'il pleuve ou qu'il fasse beau. C'est dur pour eux", souffle-t-il. 

Un travail minutieux dans une zone agricole, à l'entrée de la ville de Tchernihiv, théâtre de violents combats durant plus d'un mois. L'objectif est de restituer au plus vite la terre aux habitants. "Toute la zone qui se trouve au-delà de cette ligne est potentiellement dangereuse. Ici, il y a eu des accidents, comme un fermier qui a roulé sur un engin explosif avec son tracteur. Il a été blessé, mais il est vivant", raconte-t-il. 

Impossible de chiffrer le nombre d'explosifs

Débarrasser ce territoire des explosifs est une priorité en raison de la présence, à quelques centaines de mètres de là, d'un petit village de préfabriqués. Ces installations provisoires accueillent 159 déplacés, dont Valentina. "On ne va pas trop loin car on a peur. Personne ne sait où se trouve exactement le danger, parce qu’ici, il y avait des Russes partout avec leurs chars. Ils ont miné la zone", constate cette Ukrainienne.

La guerre ne s'est pas arrêtée avec le retrait de l'armée russe, juge amèrement Volodymyr, un des habitants : "Les forces d'occupation russes se sont retirées, mais nous ont laissé plein de cadeaux empoisonnés." S'il est impossible de chiffrer le nombre d'engins explosifs à neutraliser, une chose est certaine : il faudra des années aux Ukrainiens pour tous les retirer.

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