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Reportage Guerre en Ukraine : à Lviv, avec les unités de défense territoriale, "un gros caillou dans la chaussure des Russes"

Article rédigé par franceinfo - Sandrine Etoa-Andegue et Fabien Gosset
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Ioulia, 25 ans, responsable d'une unité de défense territoriale de 600 personnes à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Partout sur le territoire ukrainien, des unités de défense territoriale ont vu le jour, et organisent la résistance à la fois militaire et logistique. Exemple à Lviv, à l'ouest du pays, où l'on alterne entre tri des dons et patrouilles dans la ville.

C'est devant un centre socio-culturel, au milieu des immeubles résidentiels du quartier le plus peuplé de Lviv, la grande ville de l'Ouest de l'Ukraine, que nous accueille Ioulia. L'entrée est gardée par deux hommes armés. "Voici le QG de notre unité de défense territoriale", annonce la jeune femme de 25 ans, habillée en kaki de la tête aux pieds.

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Ces unités de défense territoriale ont essaimé un peu partout sur le territoire ukrainien, depuis que la guerre a éclaté, il y a plus de deux semaines. Des réservistes, des volontaires se mobilisent dans chaque ville, chaque quartier pour assurer la sécurité. Ces réseaux de bénévoles collectent l’aide aux militaires déployés sur le front, financée par des dons privés, se révèlent précieux pour l’armée ukrainienne et sont même devenus l'une des armes des Ukrainiens engagés dans la guerre contre les Russes. 

Des missions très variées, de l'aide logistique aux patrouilles armées

C’est désormais dans ce QG que Ioulia, "en temps normal responsable marketing dans une entreprise automobile", passe ses journées. "Si je suis ici, c’est parce que mon pays a besoin de moi. Je peux lui être utile. J’ai un permis de port d’arme et j’ai longtemps fait partie d’une organisation paramilitaire", confie-t-elle.

L'intérieur du QG d'une unité de défense territoriale de Lviv, où sont stockés des dons de matériel venus d'Ukraine et de toute l'Europe. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Ioulia assure qu'elle n’hésitera pas à se battre s’il le faut. Pour l’heure, elle coordonne les différentes missions de cette unité qui compte 600 personnes. "Nous faisons des formations au maniement des armes, sur la tactique militaire, la médecine de guerre pour ceux qui veulent aller combattre et nous leur fournissons tout l’équipement nécessaire", liste-t-elle, sans oublier l'aide logistique aux combattants sur le front.

"On patrouille dans les rues, pour repérer les comportements suspects, des Russes infiltrés par exemple. Et on tient aussi des checkpoints un peu partout en ville."

Ioulia, 25 ans

à franceinfo

"Un deuxième mur après l'armée"

Dans le QG, la lumière reste allumée toute la journée : toutes les fenêtres sont obstruées par des sacs de sable. Des pièces entières sont dédiées au stockage de médicaments, de vêtements chauds, de duvets ou de nourriture que se charge de trier un groupe de bénévoles, tous la vingtaine. "Ça fait dix ans que j’appartiens à une organisation patriotique qui a aidé les soldats au front pendant la guerre dans le Donbass. On a toujours soutenu nos combattants, raconte Yevhenia, psychologue de métier. Quand cette nouvelle guerre a éclaté il m’a paru évident de m’engager de nouveau pour notre armée." Et s'il faut prendre les armes, "bien sûr" qu'elle est prête à le faire. 

Alex, docteur en économie et bénévole au sein d'une unité territoriale à Lviv, en Ukraine. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Et la détermination est la même chez Alex, docteur en économie. "La défense territoriale, c’est un gros caillou dans la chaussure des Russes. C’est comme un deuxième mur après l’armée, explique-t-il au milieu des étagères de médicaments. Tous les QG communiquent entre eux, sur tout le territoire, on s’entraide. Il ne faut pas sous-estimer notre rôle dans ce conflit, il est immense." Et c’est ce qui, selon lui, fera la différence sur le long terme.

Les unités de défense territoriale, "un gros caillou dans la chaussure des Russes" - le reportage de Sandrine Etoa-Andegue et Fabien Gosset

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