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Reportage Guerre en Ukraine : à Odessa, les habitants ne font "pas confiance" à la Russie pour la reprise des exportations de céréales

Vendredi, les autorités russes, turques et ukrainiennes ont signé un accord sur les céréales à Istanbul. Le lendemain, pourtant, Moscou a bombardé Odessa, port stratégique de la mer Noire. Preuve, selon la population, qu'il ne faut jamais croire la Russie.

Article rédigé par Julie Pietri - Arthur Gerbault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des habitants d'Odessa (Ukraine), observe la fumée qui se dégage après un tir de missile, le 16 juillet 2022. (OLEKSANDR GIMANOV / AFP)

Il a quitté son uniforme le temps d’une balade en famille. Ce militaire qui a préféré rester anonyme, a été déployé à Odessa, au Sud de l'Ukraine, au début de la guerre. L’accord sur les céréales signé vendredi 22 juillet entre la Russie, la Turquie et l'Ukraine à Istanbul l'inquiète. Il pense aux premiers cargos qui quitteront la ville :"Ce sera d’abord dangereux pour les gens qui seront sur les navires. L’accord avec la Russie ne vaut même pas le papier sur lequel il a été signé. Je ne leur fais pas confiance."

"Ils sont arrivés sur notre terre et ils décident de ce qui est le mieux pour nous et pour eux."

Un militaire ukrainien

à franceinfo

Si ces exportations sont censées repartir via des corridors humanitaires, samedi, alors que le conflit est entré dans son sixième mois, l'armée russe a frappé Odessa. La zone de stockages des céréales n'a pas été touchée, mais ces frappes sèment le doute sur le bon déroulé du processus. Micha, qui affiche un large sourire ironique, n'est pas surpris par la volte-face russe : "Venez à Mykolaïv, on va vous montrer notre ville. Et ce que la Russie en a fait." 

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Mykolaïv, à 130 km au Nord-Est d'Odessa, est en effet bombardée quotidiennement. Micha est venu souffler à Odessa le temps d’une journée, avec sa femme : "À Mykolaïv, presque plus rien ne fonctionne, explique-t-elle. On ne croise personne dans la rue. Nous avons de 10 à 20 missiles qui peuvent arriver chaque jour".

Odessa, en comparaison, est paisible bien sûr. Mais Olena, 25 ans, reste sur ses gardes : "Dans notre ville, les gens sont assez tranquilles, ils restent, ils ne partent pas et les enfants se promènent. Mais tu ne sais pas à quoi t’attendre demain". Les sirènes, régulières, rappellent, si nécessaire, que les Russes ne sont pas loin.

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