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Reportage Guerre en Ukraine : "Certains étaient malades du sida, d'autres avaient des hépatites", plongée au coeur d'un hôpital ukrainien qui soigne aussi les soldats russes

Dans l’Est de l’Ukraine, dans le Donbass, les combats se sont intensifiés notamment à Soledar et Bakhmut, deux villes très disputées. Des affrontements à l’origine de lourdes pertes dans les deux camps. Reportage dans un hôpital militaire.
Article rédigé par Omar Ouahmane - Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le chef du service médical de la 57e brigade Oleg Kravchenko, basée sur le front près de Bahkmut et Soledar en Ukraine, déplore le nombre important de blessés et morts dans cette guerre. (GILLES GALLINARO / RADIOFRANCE)

Les blessés des fronts de Bakhmut et de Soledar sont d'abord transférés dans cet hôpital militaire du Donbass. Oleg Kravtchenko nous y accueille. Il est le chef du service médical de la 57ᵉ brigade. "Il y a beaucoup de sang, de nombreux morts chaque jour, explique-t-il. Quand l'ennemi perd cinq soldats, l'Ukraine en perd un".

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Une ambulance vient tout juste de ramener un combattant ukrainien en sang. Toute l'équipe se mobilise pour lui apporter les premiers soins. "Il est blessé gravement au niveau des fesses. Il a aussi reçu des éclats d'obus dans la jambe et dans le bras droit. Il saigne abondamment", décrit Oleg, l'anesthésiste.

Oleg, anesthésiste, prend aussi en charge les soldats russes capturés par les forces ukrainiennes. (GILLES GALLINARO / RADIOFRANCE)

Plus qu'une guerre, "un hachoir à viande" 

Mais il arrive aussi que, dans cet hôpital, on accueille des blessés de l'autre camp. "On a pris en charge des soldats russes blessés et on les a soignés comme les nôtres", poursuit Oleg.

"Les blessés russes étaient d'anciens prisonniers de droit commun. En fait, ils s'en débarrassent"

Oleg, anesthésiste

à franceinfo

"Certains étaient malades du sida, d'autres avaient des hépatites", constate Oleg, écœuré. Les soignants sont jeunes et possèdent déjà une solide expérience de la médecine de guerre. "Ici, ce n'est pas seulement une guerre sanglante, c'est un hachoir à viande, dénonce Irina, une infirmière. Ce sont les meilleurs d'entre nous que l'on sacrifie. Nos héros cosaques, l'avenir de notre pays". Car le plus dur pour l'équipe médicale, c'est de voir des soldats ukrainiens succomber à leurs blessures.

Reportage dans un hôpital militaire ukrainien sur le front du Donbass de nos envoyés spéciaux, Omar Ouahmane et Gilles Gallinaro.

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