: Reportage Guerre en Ukraine : dans le Donbass, la ville de Severodonetsk retient son souffle avant l'offensive annoncée par Moscou
À Severodonetsk, il a fallu construire un nouveau cimetière pour enterrer les habitants tués sous le feu de l'armée russe. Dans la ville située dans la région du Donbass, les civils redoutent aujourd'hui l'offensive annoncée par Moscou.
Faim, fatigue et danger continu. Dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, les civils ont fui en masse sous la menace de l’offensive russe annoncée dans les prochains jours. La situation devient très difficile, notamment dans la ville de Sévérodonetsk, qui comptait plus de 100 000 habitants avant la guerre en Ukraine. Ils sont cinq fois moins aujourd’hui, coincés dans cette commune qui se trouve près de la ligne de front et sous le feu continue de l’armée russe.
Dans les yeux d'Oleksandr Striuk, il y a de la fatigue mais aussi de la colère. Il a la lourde charge d'administrer la ville de Sévérodonetsk. Il déplore un lourd bilan humain depuis le début de cette guerre. "Nous avons perdu 450 habitants, explique Oleksandr Striuk. Nous avons du créer un nouveau cimetière pour les enterrer. Ils ont été tués par des tirs d'artillerie, des éclats d'obus ou par des bombes à sous-munition."
Quand on demande à Oleksandr Striuk s'il pense que les forces ukrainiennes peuvent tenir la ville très longtemps, il répond : "On a besoin d'aide, car si notre armée combat courageusement. Elle manque de munitions et de matériel militaire. Sans soutien, ce sera très difficile."
Un quotidien infernal pour des habitants
Les civils encore présents dans la ville vivent terrés dans les abris, ou rasent les murs d'un pas pressé. "Pour dire vrai, bien sûr que c'est dur", explique Olga, la coordinatrice de l'aide humanitaire distribuée par des volontaires. Elle assure qu'il reste "beaucoup de civils dans les abris".
"Les civils ne veulent pas partir alors qu'on ne cesse de leur répéter de quitter la ville. On n'arrête pas de leur dire que leur vie est en danger."
Olgaà franceinfo
Ola par exemple, vit avec son fils adolescent et refuse de devenir une réfugiée. "Qui a besoin de nous là bas ? Est-ce qu'il y aura du travail pour nous ? On ne parle même pas leur langue", explique l'habitante. "Il y a des gens qui ont perdu leur maisons, qui n'ont plus d'avenir. Des personnes qui avaient économisé toute leur vie et qui se retrouvent sans rien. Vous trouvez ça normal ?", se désole-t-elle. Elle poursuit : "Nous manquons de nourriture, nous n'avons plus d'argent, c'est quoi la suite ? C'est tous les jours comme ça". Un quotidien infernal pour des habitants, comme Ola et son fils, qui retiennent leur souffle avant l'offensive annoncée par Moscou.
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