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Reportage Guerre en Ukraine : "Dans le froid, dans le noir, c’est dur, mais il faut le faire !", témoigne cette postière qui livre des colis à 40 km du front

Article rédigé par Agathe Mahuet - Laurent Macchietti, Yashar Fazylov
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une employée de Nova Poshta, à Sloviansk, en Ukraine, remet un colis dans l'obscurité. (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO)
La France accueille mardi une conférence internationale pour préparer la reconstruction de l'Ukraine et pour l'aider à passer l'hiver. Le pays subit des coupures de courant à cause des frappes russes. Malgré ces difficultés, la Poste privée ukrainienne continue à envoyer les colis jusqu’aux zones de combats.

À l’extérieur, il fait grand jour. Mais ce bureau de poste de Sloviansk dans le Donbass, lui, est plongé dans le noir. C’est presque en chuchotant qu’Aliona – dans son gros manteau rouge aux couleurs de Nova Poshta – s’occupe des clients. Il s'agit d'un bureau qui appartient à une compagnie privée présente à travers pays, très efficace et moderne, à l'inverse de la poste publique. "Je suis bien obligée de travailler, parce que les gens attendent leurs colis… Là, vous voyez, il n’y a pas de courant, pas d’ordinateur. Donc, on fait tout à la main". 

C’est presque en chuchotant, équipée de la lampe de son téléphone et de son manteau rouge aux couleurs de Nova Poshta, qu’Aliona s’occupe des clients dans l'obscurité. (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO)

À la lumière des portables, on distingue derrière elle les casiers, pleins à craquer : des colis venus de toute l’Ukraine jusqu’ici, à Sloviansk, à 40 km du front. "Oui, notre travail est héroïque, convient Aliona en souriant. Dans le froid, dans le noir, c’est dur, mais il faut le faire !" 

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Des civils et des militaires ravis

Les clients sont aussi bien des civils que des soldats, explique Aliona. "C'est moitié-moitié" glisse-t-elle, même si ce matin-là, il n’y a presque que des militaires, qui font la queue.

Volodymyr, un soldat, vient de recevoir un colis de la part de sa famille : un uniforme allemand de rechange. (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO)

Volodymyr entame trois jours de permission, il en profite donc pour récupérer son colis. Scène insolite : il s'agit d'un carton qu’il déballe frénétiquement, comme un enfant à Noël. Il en sort fièrement une veste, bien chaude : "Voilà, c’est ça qu’il nous faut !", s'exclame-t-il, franchement content.

"C’est ma fille qui m’a envoyé un uniforme militaire pour l’hiver."

Volodymyr, un soldat ukrainien 

à franceinfo

"Ça vient d’Allemagne. C’est mieux que la version ukrainienne, précise-t-il. On est bien équipés, dans l’armée, on a des uniformes, on a à manger… Tout ce qu’il faut. Mais quand tu es dans les tranchées, dans l’eau, la boue, c’est bien d’avoir une tenue de rechange." Et c’est ce que contiennent la plupart de ces colis, de quoi faire face aux températures glaciales, moins 6 degrés ce jour-là à Sloviansk. Des vêtements, mais jamais de lettres. "Pour la correspondance, sourit Volodymyr, on a nos téléphones !"

Guerre en Ukraine : reportage dans un bureau de poste dans le noir par Agathe Mahuet, Laurent Macchietti et Yashar Fazylov

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