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Reportage Guerre en Ukraine : le système de défense anti-aérienne détruit jusqu'à "près de 85%" des projectiles russes

En réponse à la Russie qui a tiré près de 250 missiles en septembre, l'Ukraine a mis en place des unités mobiles qui traquent les projectiles de nuit.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Figuevam, opérateur d’un lance-missile dans une unité mobile, porte son "Stinger", fixé à l’arrière d’un 4x4 blindé, en Ukraine, en octobre 2023. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Ce sont les anges-gardiens de Kiev, en Ukraine. Mais ils opèrent loin de la capitale, à une cinquantaine de kilomètres, dans des champs, la nuit essentiellement. "L’objectif, c’est d’armer le plus vite possible la roquette. Nos cibles dans le ciel vont vite alors, nous aussi, on doit travailler rapidement. Et là, en principe, je suis prêt à tirer,", explique Figuevam, cheminot avant la guerre et aujourd’hui opérateur d’un petit lance-missile de fabrication américaine. Son "Stinger" est fixé à l’arrière d’un 4x4 blindé conduit par son camarade Pepsi. Tous les deux font partie d'une unité mobile qui traque les projectiles de nuit.

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Car la Russie lance quasiment toutes les nuits, et depuis des mois, des missiles et des drones sur le territoire ukrainien. En septembre, par exemple, Moscou a envoyé près de 250 missiles et 750 drones sur le pays pour terroriser la population et détruire les infrastructures du pays. La plupart de ces projectiles sont détruits par la défense anti-aérienne.

"Plus on touche de cibles, plus on progresse"

Quand un projectile s’approche de Kiev, Figuevam et Pepsi ont dix minutes maximum pour rejoindre la position de tir. "Je repère la cible à l’oreille et à l’œil nu, par exemple un missile. Quand je l’ai repéré, je dirige le viseur, ma roquette m’annonce que la cible est verrouillée. Et je tire."

Vitaly, Figuevam et Pepsi devant leur 4x4 blindé de l'unité mobile, en Ukraine, en octobre 2023. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

En ce moment, ce sont surtout des drones et des missiles qui occupent les nuits de Figuevam. "L’adrénaline au moment du tir, ça t’envahit, explique le militaire. Et c’est après que tu réalises que tu as sauvé des vies. Quand tu n’arrives pas à détruire un projectile, surtout un missile balistique, psychologiquement, c’est difficile parce que tu comprends que tu ne peux plus rien faire et tu te sens responsable de ça. Ça te tourmente..."

Depuis le début de la guerre, les groupes mobiles de ce régiment de défense anti-aérienne ont abattu 400 cibles dans le ciel ukrainien. "Plus on touche de cibles, plus on progresse. Et malheureusement, on a de plus en plus d’expérience, indique Vitaly, un sous-lieutenant au sein de ce régiment numéro 1129. Nos groupes mobiles de défense anti-aérienne sont une nouveauté."

"Avant, les systèmes étaient plus fixes, ils étaient installés sur des positions. Mais, avec cette guerre en Ukraine, la stratégie a changé alors il faut innover."

Vitaly, sous-lieutenant

à franceinfo

"Je peux dire qu’on réussit à abattre près de 85% des projectiles, se félicite Vitaly. C’est un très bon résultat au vu de la quantité de missiles et de drones que les Russes envoient." Grâce aux équipements militaires fournis par les alliés occidentaux, le système ukrainien de défense anti-aérienne est l'un des plus efficaces au monde.

En immersion dans une unité mobile ukrainienne de défense anti-aérienne - Reportage de Boris Loumagne

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