Reportage "Ils veulent juste nous épuiser" : à Kiev, les soldats de la défense antiaérienne mobilisés pour protéger la capitale ukrainienne

La défense antiaérienne ukrainienne lutte sans cesse pour protéger Kiev, la capitale, alors que les attaques de drones et des missiles russes se multiplient. Franceinfo a pu les suivre lors de leur patrouille de nuit.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une attaque de missiles russes à Kiev, le 2 septembre 2024. (SERGEI SUPINSKY / AFP)

Ce sont eux qui veillent sur la capitale ukrainienne. Les soldats de la défense antiaérienne sont en charge de protéger Kiev des attaques russes. Depuis le début du mois de septembre, Moscou a lancé 90 missiles et plus de 600 drones sur l’Ukraine. La majorité de ces projectiles a pu être interceptée grâce à l’efficacité de ces hommes.

À quelques dizaines de kilomètres de Kiev, dans un champ en bordure d’un village, les hommes de la défense antiaérienne surveillent le ciel. Stass termine d’installer sa mitrailleuse sur la tourelle de son pick-up : "Avec ça on peut tout abattre, même un avion, si la distance le permet."

Un soldat ukrainien, membre de la défense antiaérienne, en septembre 2024. (ARMEE UKRAINIENNE)

Des avions pourquoi pas, mais ce sur quoi tire Stass ce sont surtout les missiles et les drones lancés à un rythme effréné par l’ennemi russe. "Ces ordures ne dorment jamais, poursuit Stass. Quand il s’agit de terroriser les gens, le jour, la nuit, ça leur est égal. Ces deux derniers mois, le nombre d’attaques a encore augmenté. Il y a de plus en plus de drones. Ils ne visent pas de cibles précises. Ils veulent juste nous épuiser."

Des drones "noirs et donc moins visibles de nuit"

Les Russes tentent également de trouver la faille qui leur permettra de percer la défense antiaérienne ukrainienne. Dmytro, un officier : "Leurs premiers drones étaient de couleur claire et donc facilement repérables. Maintenant, ils sont noirs et donc moins visibles de nuit. Les Russes ont aussi atténué le bruit du moteur parce qu’avant on pouvait presque entendre le drone une demi-heure avant qu’il arrive."

La pluie se met à tomber, la nuit est calme. Les hommes rangent la mitrailleuse, ils se replient vers un petit abri dans un village. Autour d’un café, les trois militaires évoquent un dossier brûlant en Ukraine : l’obtention d’un feu vert pour frapper des cibles militaires en Russie avec des missiles longue portée. Pour le moment, les alliés occidentaux refusent. "Tout le pays suit les débats autour de cette autorisation. Tout le monde l’attend, poursuit Dmytro. Les Russes ont débarqué sur ma terre, pourquoi je n’ai pas le droit de frapper chez eux. Des frappes sur leurs aérodromes diminueraient les capacités des 'Russkofs' à faire décoller leurs avions porteurs de missiles. Deux ou trois avions détruits, c’est 20 à 30 missiles qui ne seront pas lancés sur l’Ukraine."

Avec cette autorisation, Kiev pourrait atteindre une quinzaine d’aérodromes militaires russes. Ce qui faciliterait le travail de la défense antiaérienne, ce qui réduirait surtout le nombre de victimes civiles ici en Ukraine.

Le reportage de Boris Loumagne avec des soldats de la défense antiaérienne près de Kiev

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