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Reportage "On ne vit pas, on survit" : après dix mois de guerre en Ukraine, la santé mentale des Ukrainiens est dramatique

La guerre en Ukraine engendre des conséquences psychologiques dramatiques pour les habitants. La consommation d’anxiolytiques et de somnifères a ainsi explosé dans le pays.
Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un Ukrainien pousse son vélo devant des bâtiments résidentiels détruits à Borodyanka, près de Kiev, le 4 décembre 2022. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Bientôt dix mois de guerre en Ukraine. Le monde entier ou presque salue le courage de ses habitants. Mais dans quel état psychologique sont-ils vraiment ? Les conséquences sont colossales et pas seulement au plus proche des combats mais jusqu'à la capitale Kiev.

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Lidia, 28 ans, est libraire. Depuis toujours, elle se ressource en forêt. Lorsque la guerre éclate, elle comprend que la nature ne suffira pas. Elle a besoin d'aide, pas le choix. "J'ai appelé mon docteur et lui ai dit : 'Je suis désolée. Je ne dors plus. Je ne me comporte plus comme un être normal. S'il vous plaît, aidez-moi !'", raconte l'Ukrainienne.

Les conséquences psychologiques de la guerre en Ukraine - Le Reportage de Maurine Mercier

Insomnies, état d'hypervigilance constant, souvent irritable… Lidia ne se reconnaît pas. Son docteur lui prescrit des anxiolytiques et des somnifères. Elle parvient à s'en libérer lorsque la guerre s'éloigne de la capitale cet été. Mais dès l'automne, avec la reprise des bombardements russes. Lidia à nouveau craque. "Avec le retour des bombardements sur Kiev et le blackout, j'ai dû recommencer à prendre des médicaments", confie Lidia.

"Je n'arrivais plus à dormir parce que j'avais trop peur de nouvelles attaques… Ils [les Russes] font vraiment tout pour nous briser mentalement."

Lidia, Ukrainienne

à franceinfo

Lidia ne pensait jamais à la mort. Avec la guerre, elle y pense tous les jours désormais : "C'est ça l'une des choses les plus horribles de la guerre. Toute la journée, tu t'attends à apprendre la mort d'un de tes amis ici à Kiev ou ailleurs dans le pays. On ne vit pas, on survit."

Un après-guerre à redouter 

À l'hôpital psychiatrique de la capitale, l'un des psychiatres les plus réputés du pays, Oleg Cheban, termine une consultation avec une jeune femme. Déjà fragile, la guerre l'a fait décompenser. Elle est hospitalisée. Elle ne parvient plus à parler. Pour Oleg Cheban, la situation à l'échelle du pays est évidemment dramatique mais le pire est à venir. "Après la guerre, 15 millions d'Ukrainiens environ nécessiteront un soutien psychologique", indique le psychiatre.

"Vous devez comprendre ce qu'est la guerre. Le stress, cette excitation vous maintient en état de survie. Les problèmes les plus importants surgiront lorsque vous pourrez vous détendre, à la fin de la guerre seulement."

Oleg Cheban, psychiatre

à franceinfo

Selon lui, la consommation d'antidépresseur a été multipliée par dix depuis le début de la guerre,.

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