: Reportage "Réveillez-vous, soyez avec nous !" : à Kiev, les proches des soldats portés disparus attendent des réponses
Ce 24 février 2024 est l’occasion pour de nombreuses familles ukrainiennes - sans nouvelles d’un proche - de manifester leur peine et leur impatience. Pour que le pays et le monde entier n’oublient pas leurs maris, leurs fils, prisonniers de guerre ou portés disparus. Un rassemblement avait lieu, samedi midi, à Kiev au pied de la cathédrale Sainte-Sophie.
Quelques centaines de personnes, beaucoup de femmes, souvent assez jeunes, des trentenaires, sont installées tout au long de la place. Leurs pancartes, tournées vers la rue, elles appellent les habitants de Kiev qui passent en voiture à klaxonner pour les soutenir.
"Je ne ferai plus de câlin à mon papa"
Marina, 29 ans, explique qu’elle est sans nouvelles de son père, depuis plus d'un an ! Il a disparu après la bataille de Soledar : "Imaginez, cela fait un an qu’on a aucune information ! Est-ce que nos pères, nos fils, sont morts ou bien prisonniers des Russes ? On risque de passer le reste de notre vie avec ces questions. Le plus dur, c’est que l’on ne peut rien faire. Tout ce qu’on peut faire, c’est attendre. Mais sans même savoir à quoi s’attendre. Alors soyez avec nous ! Il y a tant de familles dans cette situation."
Un appel à la solidarité, à un soutien moral, alors que les organisations internationales semblent impuissantes, face à ces questions sans réponse. Même si certains des enfants présents sur cette place savent déjà que leur père ne reviendra pas. Solomia, petite fille de 4 ans, tient une pancarte. Dessus il est écrit : "Je ne ferai plus de câlin à mon papa. Il est mort en captivité." Mort en juillet 2022, dans la prison d’Olenivka.
Sa maman, Yulia : "Nous sommes là pour rappeler qu’il n’y a toujours pas eu d’enquête, sur ce qui s’est passé. Et parce qu’il faut sauver ceux qui sont encore prisonniers. Nous voulons interpeller tout le monde. D’abord notre propre peuple, certains Ukrainiens, qui ne se rendent plus compte : 'C’est toujours la guerre ! Réveillez-vous ! Soyez avec nous !' Le gouvernement aussi : 'Faites votre maximum pour échanger les prisonniers.' Et puis le monde entier, pour qu’il le sache : 'Nous sommes toujours en guerre!'" Dans le froid de février, l’espoir, donc, pour ces familles, qu’on ne les oublie pas.
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