Sommet européen à Kiev : "C'est le moment pour l'Europe d'accélérer", plaident des Ukrainiens qui souhaitent "faire partie de l'UE le plus rapidement possible"
Un geste fort, historiquement inédit : un sommet Union européenne-Ukraine se tient à Kiev vendredi 3 février avec, pour premier enjeu, d’adresser un signal important, à Moscou, lui montrer que l’Europe est au chevet de l’Ukraine, que Kiev fait partie de la famille européenne. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est arrivée jeudi accompagnée du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et d'une quinzaine de commissaires européens. "C'est bon d'être de retour", a-t-elle tweeté.
Good to be back in Kyiv, my 4th time since Russia‘s invasion.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) February 2, 2023
This time, with my team of Commissioners.
We are here together to show that the EU stands by Ukraine as firmly as ever.
And to deepen further our support and cooperation. pic.twitter.com/zf8fvoNKnG
Bruxelles s’est engagé à former 30 000 soldats ukrainiens, soit deux fois plus que prévu, et à renforcer les liens pour permettre un meilleur accès au marché intérieur. La reconstruction du pays après la guerre sera également abordée, tout comme la manière de juger les crimes de guerre commis par l’armée russes.
Mais ce sommet est aussi l’occasion de pointer les efforts réalisés par l’Ukraine notamment sur la question de l’état de droit et de la lutte contre la corruption. Une condition à l'entrée de Kiev dans l'ensemble européen.
Ces derniers jours Kiev a donné des gages à ses soutiens en multipliant les perquisitions et les arrestations quelques jours avant ce sommet européen. Les autorités assurent faire de la lutte contre la corruption une priorité dans le contexte de l'effort de guerre et de l'aide occidentale.
Les Ukrainiens redoutent un scénario type Balkans
Les Ukrainiens espèrent une accélération du processus d’adhésion à l’Union européenne, mais à ce stade, les 27 misent davantage sur un partenariat privilégié. Pour les Ukrainiens, l’exemple à éviter est celui des pays des Balkans comme le Monténégro ou l’Albanie bloqués dans la salle d’attente de l’Union européenne depuis une dizaine d’années. "Je ne veux pas que mon pays suive le chemin des pays des Balkans. Mon souhait, c’est qu’on fasse partie de l’Union européenne le plus rapidement possible", déclare Dmytro, avocat et militant de la cause européenne.
L’Europe a donné des signes d’espoir à l’Ukraine en lui octroyant le statut de candidat dans des délais record. Mais le processus pourrait durer des années voire des décennies, ce qui exaspère les Ukrainiens comme Liudmyla Buimister. Députée au Parlement ukrainien, elle appelle Bruxelles à faire barrage à la Russie sur le flanc Est de l’Europe.
"C’est le moment pour l’Europe d’accélérer, de comprendre qu’il y a un mur entre deux mondes : le monde totalitaire et le monde démocratique. Et la frontière est ici en Ukraine."
Liudmyla Buimister, députée ukrainienneà franceinfo
"Si on est ensemble, c’est l’Europe qui va devenir plus forte ou c’est plus à l’Est. C’est la question posée à l’Europe maintenant", insiste Ludmila Bumister. Mais sur cette question, l’Europe est divisée. Si la Pologne ou les pays Baltes souhaitent une intégration accélérée, d’autres comme la France ou l’Allemagne appelle à ne pas brûler les étapes.
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