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Témoignage Guerre en Ukraine : "Ils m'ont mis un sac sur la tête et attaché les mains", raconte un élu ukrainien, détenu par les Russes pendant près d'un an

Depuis le début de l'invasion russe, fonctionnaires ou personnalités locales ukrainiennes disparaissent du jour au lendemain, sans laisser de trace. Ivan Samoydiuk, maire adjoint de la ville d'Energodar, a été capturé par l'occupant et fait prisonnier pendant 11 mois.
Article rédigé par Camille Magnard, Laurent Macchietti
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ivan Samoydiuk, maire adjoint d'Energodar en Ukraine, le 31 mai 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

En refusant de fuir l'occupation et en affichant ses sympathies pro-ukrainiennes, Ivan Samoydiuk se savait menacé. Sa vie a basculé le 19 mars 2022, deux semaines seulement après l'arrivée des Russes dans sa ville. "Ils sont venus au petit matin, ils m'ont mis un sac sur la tête, attaché les mains et jeté dans une de leurs voitures, raconte le maire adjoint d'Energodar. C'étaient des militaires, avec des armes automatiques". 

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"Les premiers 138 jours, j'ai été enfermé seul dans le sous-sol de la prison de Melitopol, poursuit l’élu. Ensuite ils m'ont transféré dans un garage avec d'autres prisonniers, toujours en zone occupée, sans chauffage, ni électricité, ni aucune hygiène". Ivan Samoydiuk sera ainsi retenu captif 11 mois sans qu’aucune accusation ne soit formulée contre lui. Il se souvient avoir souvent été interrogé par des agents du FSB russe sur ses liens avec la résistance ukrainienne mais il n’a jamais été torturé. Une chance incroyable.

"Tu entends en permanence dans les cellules à côté les bruits des coups et ces cris tellement affreux qu'ils te font dresser les cheveux sur la tête et tu te demandes quand ton tour va arriver."

Ivan Samoydiuk, captif pendant 333 jours

à franceinfo

Une torture psychologique au final, explique-t-il : "Tu en arrives même à te dire : qu'ils viennent une bonne fois pour toute !, parce que tu as vu que ceux qui étaient torturés en général partaient au bout d'un mois. C'est une torture bien plus terrible que les coups".  

Ivan sera libéré en février à la faveur d'un échange de prisonniers de guerre. Un deuxième coup de chance ? Normalement l'Ukraine n'échange pas des civils contre des militaires russes, pour ne pas les inciter à multiplier les enlèvements, et à s'en servir comme d'une monnaie d'échange. Quelque 24 000 Ukrainiens sont portés disparus depuis le début de la guerre, la plupart en zone occupée.

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