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Témoignage Journaliste américain arrêté en Russie : "On ne sait plus où est la limite", déplore le photoreporter français Patrick Wack

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Temps de lecture : 1min
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Patrick Wack, photoreporter indépendant, était basé à Moscou depuis décembre 2021. Il travaillait en binôme il y a dix jours encore avec le journaliste du "Wall Street Journal", Evan Gershkovich, arrêté par les autorités russes jeudi dernier et toujours en détention.

"On ne sait plus où est la limite" pour les journalistes en Russie, témoigne en exclusivité sur franceinfo Patrick Wack, photoreporter français qui travaillait en bînome avec le journaliste américain Evan Gershkovich avant son arrestation. Patrick Wack est ensuite rentré précipitament à Paris, pour se protéger.

Pendant leur reportage dans l'Oural, les deux hommes n'ont eu "aucun souci", assure le photoreporter français, qui travaillait avec Evan Gershkovich. Puis, le journaliste américain y est retourné seul et c'est à ce moment-là qu'il a été arrêté. Selon des témoignages, rapporte Patrick Wack, "il a été emmené par des officiers en civil avec un sweatshirt sur la tête".

"Il ne fallait pas prendre de risque"

Il ne "ne sait pas" si c'est le sujet du reportage, que Patrick Wack ne souhaite pas communiquer, ou bien seulement le fait de partir en région qui est à l'origine de l'arrestation. C'est cette "incertitude" qui l'a poussé à rentrer en France : "On a estimé qu'il ne fallait pas prendre de risque", explique Patrick Wack.

"C'est possible pour les journalistes étrangers de continuer à travailler et il faut continuer à faire ce travail", dit encore le photoreporter qui espère retourner en Russie, mais "ça risque d'être compliqué à court ou moyen terme".

Evan Gershkovich, correspondant en Russie du quotidien américain The Wall Street Journal a été arrêté par les services secrets russes à Ekaterinbourg, ville de l'Oural le 30 mars dernier et placé en détention provisoire. Il est accusé d'espionnage, ce que le journaliste dément. Il a fait appel de son placement en détention. Il risque jusqu'à 20 ans de prison.

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