: Témoignages Guerre en Ukraine : des opposants russes et des réfugiées ukrainiennes se retrouvent sous le même toit à Paris
Plus de trois millions d'Ukrainiens ont fui le pays depuis le début de la guerre, de nombreux Russes ont aussi décidé de quitter leur pays. Un exode qui bouleverse la vie de certaines familles en France. C'est le cas, à Paris, chez un jeune couple franco-russe installé dans la capitale.
Une montagne de pirojkis trône sur la table de ce salon d'un petit appartement parisien."C'est un petit pain fourré, quelque chose de très traditionnel", explique Helena, qui les a cuisinés. "C'est vraiment tout simple, mais c'est un plat très chaleureux qui réunit les familles et les peuples slaves". Helena a quitté sa ville du sud de la Russie il y a une semaine avec son mari Anton. Tous les deux sont opposants à Vladimir Poutine. Ils sont venus s'installer chez leur fils. "Je travaille pour une organisation sportive liée au ministère de l'Intérieur, raconte Anton. Je ne pouvais pas avoir d'avis sur la guerre. Il y avait beaucoup de pression. On était en danger."
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Autour de la table, il y a aussi Valentina et sa mère Svetlana, deux Ukrainiennes issues de la belle-famille. Elles ont fui la région de Donetsk, zone prorusses dans l'est de l'Ukraine. Elles sont arrivées à Paris après un très long périple, en passant par la Slovaquie. C'est la première fois qu'ils se rencontrent, tous les quatre.
"Nous n'avons aucune haine contre les Russes"
"Je voudrais m'excuser personnellement pour tout ce que le gouvernement russe fait subir au peuple ukrainien, confie Helena. Tous les Russes ne supportent pas Poutine. Certains essayent de se battre, mais c'est difficile." Valentina lui répond sur le même ton : "Nous n'avons aucune haine contre les Russes. Ce qui compte, ce sont leurs qualités humaines. Ils ne sont pas coupables des actes d'un seul personnage qui a tous les pouvoirs en Russie."
"On voit que ces personnes sont victimes du même homme qui martyrise son peuple et en attaque un autre" note Nicolas. C'est lui et son copain qui ont organisé les deux rapatriements dans l'urgence depuis la France.Il appréhende la suite des démarches à entreprendre : "Il faudra leur trouver un logement pour qu'ils puissent potentiellement reconstruire quelque chose." Son copain ajoute qu'ils risquent d'"être assez à l'étroit à six, si on ne trouve pas de solution."
Le couple a tout de même acheté un nouveau canapé-lit, ainsi qu'un matelas gonflable, pour pouvoir faire dormir tout le monde dans leur petit appartement en cas de besoin.
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