: Témoignages "Je leur ai volé plus de 200 paires de bottes" : des Ukrainiens libérés racontent leurs actes de résistance contre l’armée russe
A mesure que progresse la contre-offensive ukrainienne face à l’armée, les témoignages d’habitants tout juste libérés des forces russes affluent. Ils racontent l’oppression par les troupes de Moscou mais aussi leurs actes de résistance quotidiens contre l’occupant.
Dans ce petit village ukrainien, comme il en existe des dizaines dans la région d'Izioum, les habitants ont connu l'occupation des Russes durant cinq mois. Dès leur arrivée, les soldats de Moscou se sont mis à traquer tous ceux qui avaient un lien avec le gouvernement de Kiev ou l'armée ukrainienne.
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C'était sans compter les troupes ukrainiennes à l'offensive sur tous les fronts depuis début septembre et qui ont déjà repris l'essentiel de la région de Kharkiv, dans le nord-est, et d'importants noeuds logistiques tels que Koupiansk, Lyman et Izioum. Ici, les Russes ont été chassés du village le 24 septembre dernier et depuis, les langues se délient.
"Il y avait ces cris que l'on entendait au loin..."
"Il y avait deux voitures qui circulaient constamment dans la ville, une rouge et une blanche, raconte Marina, qui savoure désormais sa liberté retrouvée. Les gens en avaient très peur car elle servait pour les arrestations. Et puis, il y avait ces cris que l'on entendait au loin..."
Des cris venus du quartier général de l'armée russe, installé dans le centre du village, et qui déchirent les nuits des habitants. C'est là que Viktor, un ancien membre de l'unité antiterroriste de l'armée ukrainienne, a été emmené un matin, dans une des pièces d'un sous-sol, avec cinq autres personnes.
"Nous étions attachés et ils nous frappaient matin, midi et soir. C'est quelqu'un qui m'a dénoncé : j'ai été trahi."
Viktorà franceinfo
Viktor a passé cinq jours et cinq nuits dans ce sous-sol avant d'être envoyé creuser des tranchées pour le compte de l'armée russe, qui l'a finalement relâché en plein cœur de l'été.
Des dizaines d'hommes ont ainsi été arrêtés, battus, parfois même torturés, mais la résistance contre l'occupant n'a jamais faibli. Dmytro, une cinquantaine d'années, est fier de ce qu'il a fait. "Chaque fois que je pouvais, j'agissais, indique-t-il. J'ai mon neveu dans l'armée, alors au début, je l'appelais régulièrement pour donner les positions russes. Après, il n'y avait plus de réseau. mais j'ai continué : par exemple, je mettais de la laine dans les réservoirs des véhicules des Russes pour les empêcher de démarrer."
"Je leur ai volé plus de 200 paires de bottes et j'ai mis la main sur plusieurs cartons de rations alimentaires. J'étais un réseau de résistance à moi tout seul !"
Dmytroà franceinfo
Le village, maintenant, est libéré, mais la joie de ses habitants ne sera totale que lorsque l'armée ukrainienne aura chassé les soldats russes de tous les territoires occupés.
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