: Témoignages "Je ne pouvais plus attendre" : malgré les combats, ces milliers d'Ukrainiens rentrent chez eux après plusieurs semaines d'exil
Alors que Vladimir Poutine promet, en ce 9 mai, la victoire de son armée, de nombreux civils choisissent de revenir en Ukraine. Leur pays ou leurs familles leur manquent trop, comme nous l'ont raconté plusieurs familles à la gare de Kiev.
Comme beaucoup de trains en ce moment en Ukraine, celui qu'attendent Ludmilla et Victor est en retard. Mais ce n’est pas grave : l’important est que l'un de ces wagons bleus ramène leur fille. Le couple, bouquet de fleurs à la main, s'impatiente sur le quai de la gare de Kiev.
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La locomotive freine, les portes s'ouvrent. Tout le monde descend, et Victoria, 18 ans, leur tombe dans les bras. "Ça y est, je suis de retour chez moi ! Je n’avais pas vu mes parents depuis plus de deux mois", s'exclame la jeune fille.
Victoria a été envoyée dans la région d’Ivano-Frankivsk, dans l'Ouest de l'Ukraine, au tout début de la guerre avec la Russie. Avant cela, elle n’avait jamais été séparée de ses parents si longtemps. Et sa vie récente tient dans deux sacs plastiques : "J’ai du acheter des affaires, parce que j’étais partie un peu vite, en mars, avec seulement deux pantalons, deux chemisiers… Et une veste !"
Comme elle, plusieurs milliers d'Ukrainiens choisissent de rentrer chez eux après plusieurs semaines d'exil. Ils sont déjà plus d'un million, selon l'Onu, alors que Vladimir Poutine promet en ce 9 mai la victoire de son pays "comme en 1945".
Ludmilla pleure et sourit en même temps. "On va gagner cette guerre", dit-elle, revigorée par le retour de sa fille. Et même si les intentions de Poutine, en ce 9 mai, les inquiètent, explique Victoria : "C’est sûr que ça aurait sans doute été plus raisonnable que je patiente encore quelques jours, par sécurité. Mais je ne pouvais plus attendre !"
"Notre moral en a pris un coup"
Les sirènes, dans la gare de Kiev, rappellent que la guerre n’est pas loin. Alors certains qui sont de retour dans la capitale ukrainienne ne font que passer : ils viennent récupérer des papiers, un chat... Un chien, pour Oksanna qui prévoit déjà de retourner, dans une dizaine de jours, en Allemagne, le pays qui l’abrite depuis deux mois.
D’autres comme cette famille qui descend du train de Tchernivtsi ont trouvé trop dur à vivre, ce statut d’exilés. La maman confie : "Oui, notre moral en a pris un coup. Il fallait qu’on rentre." La petite Katia serre très fort son énorme nounours, sur le quai. Contente d’être revenue de l’ouest, malgré la guerre.
Et sa maman ajoute : "Qu’on ait peur ici, ou qu’on ait peur là-bas, finalement, qu’est-ce que ça change ?" Elle pense déjà à l’avenir et… aux touristes, aux visiteurs qu’elle prédit nombreux dès que son pays, l’Ukraine, sera libérée.
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