: Témoignages "J’espère être à Kherson au début de l’automne" : au sud de l'Ukraine, la contre-offensive redonne de l'espoir aux exilés
Ils sont des milliers d'exilés de Kherson, réfugiés plus au nord, à Kryvyï Rih. Et le lancement d'une contre-offensive vers le sud du pays a rallumé l'espoir de retrouver un jour leur maison.
"J’ai laissé mes amis et ma maison", raconte Alekseï. Le 24 février dernier, le jour de la déclaration de guerre à l'Ukraine, il était déjà à Kryvyï Rih, à 180 kilomètres au nord de Kherson, pour un déplacement professionnel. Depuis, il n'y est évidemment jamais revenu. "J’espère être à Kherson au début de l’automne et que l’on va pouvoir récupérer nos terres, confie-t-il. Tous les jours, on y pense et on y croit. Je veux juste rentrer chez moi tranquillement."
Et si Alekseï y croit, c'est parce que la contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays, sur le front de Kherson justement, se précise. Et la stratégie est de plus en plus claire. D'abord, frapper en profondeur, et détruire les infrastructures tenues par les Russes : dépôts de carburant, bases armées... Ensuite, bombarder les ponts pour empêcher un déploiement des troupes ennemies à partir de l'Est. Enfin, mener une offensive lente, progressive. Les Ukraniens espèrent ainsi reprendre méthodiquement le territoire perdu au printemps.
"Il faut que la contre-offensive commence dès que possible et que l’on reprenne nos terres, jusqu’en Crimée."
Alekseïà franceinfo
"On croit en notre armée"
Depuis le début de la guerre, environ 35 000 exilés de la région de Kherson sont passés par le centre d’accueil de Kryvyï Rih. Et beaucoup partagent aujourd'hui l'espoir d'Alekseï. Natalia Patroucheva, directrice de ce centre d'accueil, travaille depuis huit ans avec des déplacés du Donbass et elle préfère tempérer l'enthousiasme des plus optimistes.
"Il faut être patient et courageux. On croit en notre armée et en notre peuple. Tout le monde fait tout son possible pour aider notre pays, assure Natalia, qui ne croit pas à la reconquête rapide qu'espèrent certains. Mais comment passer à l’attaque si nous n’avons pas assez de munitions et d’armes à longue portée ?"
"La Russie doit partir d’elle-même. Et si elle ne veut pas, on va la chasser d’ici. Il faut juste attendre que tout aille mieux."
Natalia Patrouchevaà franceinfo
Pour autant, il ne faut pas perdre espoir, selon elle. Début mars, le centre d’accueil de Kryvyï Rih hébergeait des déplacés de Boutcha et du nord de Kiev. Aujourd’hui, la grande majorité d’entre eux sont rentrés chez eux, dans une région désertée par les troupes russes.
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