Ukraine : 300 000 à 500 000 pro-européens réclament la démission du président Ianoukovitch
L'opposante et ex-Première ministre emprisonnée Ioulia Timochenko réclame avec eux le départ du président Viktor Ianoukovitch, par la voix de sa fille.
La place de l'Indépendance, au centre de Kiev, a une fois de plus été, dimanche 8 décembre, le théâtre d'une démonstration de force contre le président Viktor Ianoukovitch, accusé de "vendre" l'Ukraine à la Russie. Entre 300 000 et 500 000 opposants pro-européens se sont rassemblés, dimanche 8 décembre, dans la capitale ukrainienne, rapporte le journaliste de France 2 Alban Mikoczy sur place. D'autres rassemblements se sont tenus en province, notamment à Lviv et Dniepopetrovsk.
Au début du rassemblement, les manifestants ont chanté l'hymne de l'Ukraine avec écrivains, philosophes et dignitaires religieux présents sur scène, aux côtés des leaders de l'opposition. Parmi eux, la fille de l'opposante et ex-Première ministre emprisonnée, Ioulia Timochenko, a fait passer un message de la part de sa mère.
"Ce pouvoir qui a le sang sur les mains"
"Notre objectif est le départ immédiat du président ukrainien", a lu Evguénia. "Démission ! Démission !", a scandé la foule. "Ne baissez pas les bras, ne faites pas de pas en arrière, ne vous mettez pas à la table des négociations avec ce pouvoir qui a le sang sur les mains", a-t-elle poursuivi. "Nous avons aujourd'hui le choix entre sombrer dans une dictature corrompue et le retour à la maison, en Europe. Les chances de nous retrouver dans une dictatures médiévale sont beaucoup plus grandes", a mis en garde, depuis sa cellule, Ioulia Timochenko.
En fin d'après-midi, la manifestation se poursuivait devant un bâtiment abritant plusieurs ministères, où les opposants ont dressé des barricades. Le gouvernement, qui assimile cette action à un "coup d'Etat", a lancé un ultimatum demandant que les manifestants lèvent les barricades dans la nuit.
Une trentaine de personnes masquées ont par ailleurs renversé une statue de Lénine dans le centre de Kiev, aux cris de "A terre, vermine communiste !". Lénine est une figure détestée des nationalistes ukrainiens qui y voient un symbole de la soumission de leur pays à Moscou du temps de l'URSS.
Vitali Klitschko reçu mercredi par Laurent Fabius
Le refus du pouvoir de signer, fin novembre, l'accord d'association avec l'Union européenne négocié depuis trois ans et les violences contre les manifestants, il y a une semaine, ont plongé le pays dans une crise politique sans précédent, depuis la Révolution orange. La tension s'est encore accentuée, après la visite, vendredi, du président Viktor Ianoukovitch en Russie où il a discuté avec son homologue Vladimir Poutine de "partenariat stratégique".
Selon les informations d'Alban Mikoczy, confirmées depuis par Laurent Fabius sur France 3, le chef de la diplomatie française recevra mercredi à Paris l'un des leaders de l'opposition, l'ex-boxeur Vitali Klitschko.
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