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Ukraine : l'Assemblée nationale qualifie de génocide l'Holodomor, cette famine meurtrière des années 1930

L'Holodomor (extermination par la faim), "c'est l'histoire d'une barbarie organisée" et "l'utilisation de la famine comme une arme politique", a déclaré la députée Renaissance à l'origine de cette résolution, Anne Genetet.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le monument à la mémoire des victimes de l'Holodomor, le 28 novembre 2022 à Kiev (Ukraine). (ANDRE LUIS ALVES / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky salue une décision "importante". L'Assemblée nationale a reconnu, mardi 28 mars, comme un génocide l'Holodomor. Cette famine provoquée au début des années 1930 en Ukraine par les autorités soviétiques a fait plusieurs millions de morts. Dans une résolution adoptée à une quasi-unanimité (168 voix contre 2), les députés ont appelé le gouvernement à en faire de même, pour répondre à la forte attente de Kiev au sujet de ce souvenir douloureux, ravivé par l'invasion russe du pays.

>> Guerre en Ukraine : comment la mémoire de l'Holodomor, cette famine provoquée par Staline, a façonné l'identité ukrainienne.

L'Holodomor (extermination par la faim), "c'est l'histoire d'une barbarie organisée" et "l'utilisation de la famine comme une arme politique", a plaidé sa première signataire, la députée Renaissance Anne Genetet. Elle a ponctué son intervention d'un "Vive l'Ukraine libre", en présence de l'ambassadeur d'Ukraine en Fance. Le texte avait été co-signé par des membres de sept des dix groupes politiques de l'Assemblée, à l'exception des groupes La France insoumise (LFI), communiste et Rassemblement national (RN).

Les Insoumis n'ont pas pris part au vote, estimant qu'il y avait des doutes sur le caractère génocidaire de ces événements au regard du droit international. "Nul ne peut nier la réalité du crime" mais "s'agissait-il d'exterminer le peuple ukrainien en tant que tel ?", a demandé le député LFI Bastien Lachaud. Les communistes sont les seuls à avoir voté contre, considérant que les parlementaires n'étaient pas légitimes pour se substituer aux historiens et aux juges. "Nous refusons de contribuer à la politisation des enjeux de mémoire et d'histoire", a expliqué le député Jean-Paul Lecoq.

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