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Ukraine : le gouvernement fait des concessions pour apaiser la rue

Le Premier ministre a démissionné, les lois anticontestation ont été abrogées. Des "petits pas" pour parvenir à une sortie de crise, a estimé l'un des leaders de l'opposition.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des députés ukrainiens applaudissent l'abrogation des lois anticontestation, à Kiev (Ukraine), le 28 janvier 2014. (SERGEI SUPINSKY / AFP)

Après plusieurs jours de violences, le pouvoir ukrainien lâche du lest. Le Parlement est réuni en session extraordinaire, mardi 28 janvier, pour trouver une issue à la crise que traverse le pays.

Démission du Premier ministre, abrogation de lois contestées... Francetv info fait le point sur les actions du régime pour calmer les manifestants.

Le Premier ministre démissionne

Mykola Azarov a fait une première concession en direction de l'opposition, en démissionnant de son poste de Premier ministre en début de matinée.

Mykola Azarov, Premier ministre ukrainien démissionnaire, le 13 décembre 2013, à Kiev (Ukraine). (AYKUT UNLUPINAR / ANADOLU AGENCY / AFP)

"J'ai pris la décision de demander au président [Viktor Ianoukovitch] d'accepter ma démission du poste de Premier ministre, pour créer les conditions supplémentaires d'un compromis politique et d'un règlement pacifique du conflit", écrit Mykola Azarov dans un communiqué publié sur le site internet du gouvernement.

Un peu plus tard, un décret de la présidence a annoncé que le président Viktor Ianoukovitch acceptait la démission du Premier ministre et de son gouvernement. Reste que le gouvernement actuel continue de travailler en attendant la formation d'une nouvelle équipe.

Les lois anticontestation sont abrogées

Réuni pour s'acheminer vers une sortie de crise, le Parlement ukrainien a abrogé dans la matinée les très sévères lois anticontestation. Ces textes, adoptés le 16 janvier et largement critiqués comme une atteinte aux libertés, ont conduit à une radicalisation de la mobilisation pro-européenne ces derniers jours.

Trois cent soixante et un députés ont voté l'abrogation de ces lois, qui prévoyaient notamment de lourdes sanctions en cas de blocage de bâtiments officiels ou d'installations de tentes, de scènes ou de haut-parleurs sans autorisation préalable.

 

L'opposition reste prudente

L'opposition accueille pour l'instant fraîchement ces annonces. Sur Twitter, Vitali Klitschko, ancien boxeur et leader politique de la contestation pro-européenne, a qualifié cette abrogation de "petit pas vers ce que réclame la population" .

Les députés doivent maintenant débattre d'une amnistie pour les manifestants interpellés lors de heurts avec la police, ou encore de la mise en place d'un groupe de travail chargé de réviser la Constitution, qui, selon l'opposition, accorde trop de pouvoirs au président.

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