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Ukraine : un fixeur de Radio France a été enlevé et torturé pendant neuf jours par l'armée russe

C'est le groupe de radio publique français qui a alerté Reporters sans frontières de la disparition du fixeur, le 8 mars dernier.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des volutes de fumée s'élèvent après une attaque russe contre le centre commercial Retroville et le quartier résidentiel de Kiev, le 21 mars 2022. (ARIS MESSINIS / AFP)

Un fixeur ukrainien, ayant assisté comme guide et interprète les équipes de Radio France à la fin du mois de février et au début du mois de mars en Ukraine, a été enlevé et torturé pendant neuf jours par l'armée russe, rend public Reporters sans frontières, lundi 21 mars, après avoir été alerté de sa disparition par Radio France le 8 mars dernier.

>> TÉMOIGNAGE. "Ils m'ont torturé avec de l'électricité", confie le fixeur de Radio France, enlevé pendant neuf jours par l'armée russe

"Très inquiets de sa disparition, nous avons alerté le 8 mars dernier RSF ainsi que les autorités françaises de la situation, et avons pris la décision de ne pas communiquer jusqu’alors pour ne pas compromettre sa sécurité", précise Radio France dans un communiqué.

"Nous avons accueilli avec un immense soulagement la nouvelle de sa libération. Nous sommes en contact avec lui pour lui apporter notre plein soutien face à l’épreuve qu’il a subie."'

Radio France

Dans un communiqué

Ce fixeur ukrainien "comme l’ensemble des fixeurs en terrain de guerre prennent des risques pour la liberté d’informer. Sans eux, nous ne pourrions faire l'indispensable travail de reportage sur le terrain pour informer en temps de guerres et de conflits", souligne Radio France. "Nous leur renouvelons notre profonde reconnaissance."

RSF, qui a obtenu le témoignage de cet homme âgé de 32 ans, va transmettre ces informations au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en complément des deux plaintes que RSF lui a déjà adressées, les 4 et 16 mars.

Détenu pendant neuf jours et torturé

Enlevé le 5 mars, Nikita* a été détenu pendant neuf jours et raconte à RSF les mitraillages, les chocs électriques, les coups de barre de fer et les simulacres d'exécution qu'il a subis. L'association assure avoir "vérifié" le récit du trentenaire. "Nikita nous livre un témoignage glaçant qui confirme l’intensité des crimes de guerre perpétrés par l’armée russe contre les journalistes", souligne Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

Aujourd'hui à l'abri dans une ville ukrainienne, celui qui est qualifié par Reporters sans frontières de "miraculé", juriste de formation, est régulièrement fixeur et interprète pour des médias étrangers depuis 2013. Il a notamment travaillé pour des équipes de France 2, BFMTV et RFI. En février 2022, à partir du début de la guerre en Ukraine, Nikita se consacre pleinement à son activité de fixeur et collabore avec Radio France.

C'est le groupe de radio publique français qui a alerté Reporters sans frontières de la disparition du fixeur, le 8 mars dernier. Après sa libération, l'association a pu le contacter avec l'aide du Centre pour la liberté de la presse ouvert à Lviv. Son témoignage a été recueilli par l'association les 17 et 18 mars, avant d'être corroboré par des entretiens avec un membre de sa famille, un de ses anciens codétenus et deux journalistes de Radio France.

*Son prénom a été modifié pour des raisons de sécurité

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