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Vidéo Guerre en Ukraine : "Il n'y a pas d'imminence nucléaire", tient à rassurer une spécialiste après un article alarmant du "New York Times"

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Article rédigé par franceinfo
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Selon le "New York Times", des hauts gradés russes ont discuté de quand et où l'arme nucléaire sera utilisée contre l'Ukraine. Pour la chercheuse Lova Rinel, l'intention de cet article est purement électorale, les élections de mi-mandat ayant lieu mardi prochain.

"Il n'y a pas d'imminence nucléaire", tient à rassurer jeudi 3 novembre sur franceinfo Lova Rinel, chercheuse associée à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste notamment des questions relatives à la dissuasion nucléaire. Selon un article du New York Times [article en anglais], de hauts militaires russes ont discuté, à la mi-octobre, du moment et de la manière dont Moscou pourrait utiliser une arme nucléaire tactique sur le sol ukrainien. Les États-Unis se disent de "plus en plus préoccupés". Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskovjuge juge, lui, "irresponsable" que les médias occidentaux "gonflent délibérément le sujet des armes nucléaires". Lova Rinel estime qu'il faut remettre cet article "en perspective".

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franceinfo : Faut-il prendre cette annonce des Américains au sérieux ?

Lova Rinel : Je crois qu'il faut mettre les choses en perspective. C’est un article du New York Times qui relate une discussion qui a plus de quinze jours. Cela paraît court sur le temps d'une guerre mais dans la rhétorique nucléaire, c'est extrêmement long. C'est comme si vous parlez d'une discussion que nous avions eu il y a six mois, et que je vous la remettais en perspective. Il y a quinze jours, on était dans une extrême tension. La question à se poser aujourd’hui c'est : pourquoi cette discussion sort aujourd'hui dans les colonnes du New York Times ? Quelle en est son intention ? Elle est tout simplement électorale. Il ne faut pas oublier que les midterms [les élections de mi-mandat aux États-Unis] arrivent mardi prochain.

"Les États-Unis ont voté 43 milliards de dollars de soutien à l'Ukraine et il faut – je me mets à la place de Joe Biden et des démocrates – cultiver la nécessité du soutien à l'Ukraine."

Lova Rinel, chercheuse, spécialiste de la dissuasion nucléaire

à franceinfo

Donc, cette question d'imminence nucléaire est politique puisque la dissuasion nucléaire répond à deux temps : la rhétorique politique qui s'adresse à la population et la dialectique rhétorique nucléaire qui relève des discussions que les chefs d'État ont en discrétion avec leur état-major et les différents états-majors.

Très clairement, vous n’y croyez pas ?

Je dirais qu’il n'y a pas d'imminence nucléaire. D'ailleurs, le secrétaire d'État à la Défense des États-Unis dit qu’il n’y a, aujourd’hui, aucun indice d'augmentation de l'activité nucléaire russe. C'est important pour qu'on comprenne.

"Pour autant, je serais vraiment très vigilante parce que les Russes n'ont jamais abandonné l'idée de recourir à l'arme nucléaire."

Lova Rinel

à franceinfo

Puisque dans la doctrine de la Russie, le fait de pouvoir attaquer un pays non doté, en l'occurrence l'Ukraine, est possible.

On ne peut pas faire une frappe nucléaire, même tactique, totalement par surprise ? Il y a forcément des indices qui seraient en possession des services Occidentaux ?

Oui et non. La dissuasion nucléaire repose sur un principe fondamental qui est la crédibilité : crédibilité de l'arme, est-ce que notre arme est capable de nous défendre et d'être nucléaire ? Puis, la crédibilité de l'action politique qui passe aussi par la capacité de surprise. Donc, techniquement, on n'est pas censé savoir quand un armement nucléaire est prêt à partir. Les sous-marins en sont un parfait exemple, on ne sait pas où ils sont. Pour autant, dans le cas russe, il faut surveiller ce que j’appelle la "mobilisation sous-marine", plus de ressources humaines militaires dans certains postes stratégiques. Aujourd'hui, nous n'en sommes pas du tout là.

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