Visite de Joe Biden en Ukraine : "Nous avons surtout besoin d'armes", confie une journaliste ukrainienne
Le président américain Joe Biden s'est rendu à Kiev en Ukraine, lundi 20 février, à quelques jours du premier anniversaire de l'invasion russe. Un déplacement tenu secret jusqu'au dernier moment. "On ne s'y attendait pas du tout ! Mais quand on a vu toutes les mesures de sécurité qui ont été prises, avec toutes les rues bloquées, on s'est dit : 'Ça doit être quelqu'un de très d'important' et on a pensé à Biden", explique Elena Gorkova, journaliste ukrainienne qui vit dans le centre-ville de Kiev.
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"C'est un très symbole très fort", ajoute-t-elle précisant que Joe Biden n'a pas eu peur de se déplacer en Ukraine malgré les menaces de bombardements. "C'est tout à son honneur, c'est un symbole important pour tous les Ukrainiens alors que Vladimir Poutine lui, n'est jamais venu dans les territoires occupés, dans les régions de Lougansk ou de Donetsk. Tous les territoires qu'il revendique", note la journaliste ukrainienne.
"Il nous faut des armes pour stopper l'invasion russe"
Pour autant, Elena Gorkova ne considère pas la venue du président américain comme un "signe d'espoir". Sur franceinfo, elle rappelle que "l'Ukraine a surtout besoin d'armes" : "On a effectivement des difficultés dans la région de Donetsk, dans le secteur de Bakhmout. Il nous faut des armes pour stopper l'invasion russe, pour qu'il n'y ait plus de victimes", martèle-telle.
"Nous espérons depuis le début de la guerre, des moyens pour la défense antiaérienne. Si depuis le début nous avions ce moyen de protection : il y aurait moins de victimes civiles."
Elena Gorkova, journaliste ukrainienneà franceinfo
La visite de Joe Biden en Ukraine intervient à la veille d'une prise de parole attendue de Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin doit s'exprimer mardi matin à Moscou. Ce qui fait craindre une réaction violente de la part de la Russie et un nouveau déluge de feu sur l'Ukraine. "C'est possible, on se prépare", reconnait Elena Gorkova. Un risque qui ne l'effraie pas. "On sait déjà à quoi se préparer, on sait que ça peut avoir lieu, qu'ils peuvent lancer une nouvelle attaque. On se sent plus confiant que l'année dernière où des gens ne s'attendaient pas à l'offensive", confie-t-elle tout en assurant que depuis un an, "la vie continue".
"On travaille, on fait nos courses, on paie nos impôts. À Kiev, la vie fonctionne normalement même si on pense tous à ce qui se passe sur le front", raconte Elena Gorkova confiant s'être rendue récemment au cimetière d'Irpin. Dans ce village, des tombes apparaissent tous les jours. "Les fleurs n'ont pas le temps de faner" avant que d'autres sépultures ne soient creusées. "C'est inoubliable. La guerre, on ne peut pas l'oublier", conclut-elle.
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