VRAI OU FAKE : le groupe TotalEnergies défend-il d'abord ses intérêts en Russie ?
TotalEnergies a annoncé, mardi 22 mars, la suspension progressive de ses achats de produits pétroliers russes. Le groupe continue toutefois de s'y fournir en gaz. Décryptage d'une stratégie aux enjeux complexes.
Le 15 mars dernier, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a été interrompu en pleine conférence. Les militants dénonçaient le maintien des activités du groupe en Russie, malgré la guerre en Ukraine. Les accusations, lancées par des ONG comme Greenpeace, ont été reprises par Yannick Jadot. "Total est le seul grand groupe pétrolier au monde à être resté là-bas", a-t-il fustigé. C'est vrai. Après un mois de guerre en Ukraine, la plupart des grandes compagnies pétrolières et gazières occidentales ont annoncé l'arrêt de leurs activités en Russie. Sous pression, TotalEnergies a annoncé, mardi 22 mars, la suspension progressive de ses achats de produits pétroliers russes d'ici la fin de l'année.
Le gaz toujours exploité
La mesure ne touche toutefois pas la principale ressource exploitée en Russie, le gaz. "En Russie spécifiquement, dans le cadre de la production d'hydrocarbures, c'est-à-dire pétrole et gaz, le pétrole c'est 16% de sa production d'hydrocarbures, et le gaz, 84%", précise Edina Ifticene, chargée de campagne pétrole et gaz pour Greenpeace. Le PDG de Total assure de son côté répondre à un besoin des Européens, et explique qu'abandonner ses participations sans contrepartie financière "contribuerait à enrichir les investisseurs russes". Sur le long terme, TotalEnergies souhaite également investir dans le gaz pour assurer la transition vers les énergies renouvelables, ce qui pourrait expliquer sa frilosité. Ce calcul tournerait toutefois court en cas d'embargo européen sur le gaz russe.
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