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Mariano Rajoy sauve la face en Galice, les indépendantistes en force au Pays basque

Deux scrutins régionaux avaient lieu dimanche en Espagne. Les indépendantistes basques deviennent la deuxième force politique locale, sur fond de crise économique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Inigo Urkullu, président du PNV (parti des nationalistes conservateurs), fête la victoire de sa formation politique aux élections régionales à Bilbao (Espagne), le 21 octobre 2012. (VINCENT WEST / REUTERS)

ESPAGNE - Une victoire en demi-teinte. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a sauvé la face aux élections régionales en Galice, sa région natale, où la droite a gardé la majorité dimanche 21 octobre. Mais il est confronté au Pays basque à une poussée des indépendantistes, devenus deuxième force de la région. Ce double scrutin constituait une épreuve risquée pour Mariano Rajoy : le vote menaçait de se transformer en référendum sur la politique de rigueur menée par son gouvernement.

Au Pays basque, forte poussée des indépendantistes

Les nationalistes conservateurs du PNV conservent leur première place au Parlement régional, avec 27 députés sur 75, suivis par la coalition indépendantiste Euskal Herria Bildu (EH Bildu), qui crée l'événement en remportant 21 sièges, les socialistes (16 sièges) et le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy (10 sièges). Le vote se déroulait un an après l'annonce historique par le groupe armé basque ETA qu'il mettait fin définitivement à la violence, le 20 octobre 2011.

Et maintenant ? Le PNV s'apprête ainsi à reprendre les rênes du pouvoir régional qu'il avait cédé aux socialistes en 2009. Reste la grande inconnue : avec qui le PNV s'alliera-t-il pour gouverner ? "Si c'est avec EH Bildu, la question identitaire de la relation avec l'Espagne jouera un rôle central dans le fonctionnement de sa coalition", analyse un professeur à l'université de Saint-Jacques de Compostelle. Ce dernier parie plutôt sur une alliance avec les socialistes dans cette région prospère de 2,2 millions d'habitants, qui affiche un taux de chômage de 14,5%, dix points inférieur à la moyenne nationale.

En Galice, les conservateurs s'en sortent bien

Le PP remporte 41 députés sur 75, plus que la majorité absolue de 38 qu'il détient actuellement, devant les socialistes (18 sièges). Le scrutin était pourtant risqué pour Mariano Rajoy dans cette région de 2,8 millions d'habitants traditionnellement conservatrice, mais où la crise fait des ravages, avec un chômage à 21% des actifs. Pour assurer leur victoire, les responsables locaux galiciens ont pris garde pendant la campagne de se distancer du chef du gouvernement.

Et maintenant ? Si la droite conserve la majorité absolue sur ses terres de Galice, le chemin à venir pour Mariano Rajoy, au pouvoir depuis moins d'un an, n'en reste pas moins semé d'embûches. Dans un climat social alourdi par le chômage et par une cure d'austérité historique, il pourrait devoir se résigner à demander un sauvetage financier pour l'économie du pays. Et dans un mois, le 25 novembre, il affrontera un nouveau scrutin régional, cette fois en Catalogne, puissante région du nord-est du pays en proie, elle aussi, à une fronde nationaliste nourrie par la crise économique.

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