Ce que l'on sait de l'évacuation de deux camps de migrants à Calais
Le squat Vandamme et le camp dit "Leader Price" ont été démantelés, mardi matin. Environ 140 personnes ont été évacuées, selon la préfecture.
Les forces de l'ordre ont évacué, mardi 2 juin, à partir de 10 heures, deux camps de migrants à Calais. L'opération faisait suite à deux décisions de justice. Elle a duré moins de deux heures. En tout, la préfecture estime à environ 140 le nombre de migrants évacués de ces deux camps. Voici ce que l'on sait de ces opérations.
Au squat Leader Price, "tout le monde partait en courant"
L'un des deux camps évacués, dit squat "Leader Price" ou squat "du chemin du Vivier", se trouve à proximité de la rocade qui mène au tunnel sous la Manche. "Il y a eu beaucoup de problèmes de sécurité ici, à cause de la proximité de l'A16. Des personnes essayaient de traverser l'autoroute ou de rejoindre les camions", explique Gilles Debove, du syndicat de policiers SGP-FO, contacté par francetv info. "Il y a eu encore un mort dans la nuit de dimanche à lundi", ajoute-t-il.
A l'arrivée des forces de l'ordre, le camp comptait une quarantaine de migrants. Selon Cécile Bossy, de Médecins du monde, citée par l'AFP, "tout le monde partait en courant. La police leur a demandé de prendre leurs affaires et de partir." Un groupe de mineurs pourrait être acheminé vers un centre de rétention.
Mais "une quarantaine d'autres se seraient sauvés dans la nature avant l'arrivée de la police", croit savoir Christian Salomé, de l'association L'Auberge des migrants. Un syndicat de police avait annoncé l'opération d'évacuation du squat, dont la maire de Calais réclamait le démantèlement "en urgence", "au nom de l'activité économique", depuis plusieurs semaines. La municipalité souhaitait en effet vendre le terrain à un garagiste, qui refusait de signer la vente avant l'évacuation, rapporte La Voix du Nord.
Le squat Vandamme évacué dans le calme
Le squat Vandamme, une ancienne usine de recyclage de métaux occupée depuis près d'un an, a abrité jusqu'à 250 personnes. Mardi matin, il en restait une cinquantaine, selon la police et les associations, mais une centaine, selon la préfecture. Les CRS ont là aussi trié les migrants, en laissant partir certains après vérification de leurs papiers, rapporte l'AFP. "Tout s'est bien déroulé", assure Gilles Debove. Un migrant soudanais raconte à la La Voix du Nord avoir été réveillé ce matin par la police, dans le calme et sans violence. "Ils nous ont expliqué que si on avait une adresse, on pouvait partir. Sinon, on devait les suivre", dit-il. La plupart sont repartis libres.
Le propriétaire des lieux réclamait depuis juillet 2014 l'évacuation de ce terrain de 12 000 mètres carrés, notamment pour des raisons de sécurité, le bâtiment ayant servi à entreposer des produits dangereux. En janvier, des occupants avaient d'ailleurs été intoxiqués en faisant du feu avec des traverses de chemin de fer.
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