Crise migratoire : SOS Méditerranée demande l'aide de la France, l'Espagne et la Grèce pour permettre à 234 migrants de débarquer
L'ONG a évoqué une situation d'"urgence absolue" sur son navire "Ocean Viking". Elle souhaite l'appui des trois pays pour convaincre l'Italie ou Malte d'accepter sa demande.
Un appel à l'aide. SOS Méditerranée a sollicité pour la première fois jeudi 3 novembre l'aide de la France, l'Espagne et la Grèce. L'ONG européenne souhaite trouver un port sûr pour débarquer 234 migrants secourus par son navire Ocean Viking, et ce, avant que la météo ne se dégrade. L'organisation redoute "un vent fort, de hautes vagues et une baisse de température d'ici la fin de la semaine", ajoutant que "les provisions commencent à manquer" à bord.
Alors que les autorités italiennes et maltaises ferment les yeux sur le sort des rescapé.e.s bloqué.e.s en mer, @SOSMedFrance a envoyé des demandes aux autorités maritimes de France, d'Espagne et de Grèce afin de solliciter leur soutien pour une médiation avec leurs homologues. pic.twitter.com/5KcSsrOGAi
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) November 3, 2022
Depuis son premier sauvetage le 22 octobre, SOS Méditerranée a sollicité, comme à son habitude et conformément au droit maritime, les autorités de la zone de recherche, en Libye et à Malte, sans obtenir de réponse, a expliqué à l'AFP la directrice et cofondatrice de l'ONG, Sophie Beau. Sur Twitter jeudi midi, Nicola Stalla, un coordinateur de l'ONG, a évoqué une situation "d'urgence absolue" à bord. "Toute journée d'attente supplémentaire pourrait avoir des conséquences fatales", a-t-elle précisé.
"Aider à trouver une solution"
L'ONG a ensuite sollicité l'Italie, mais la récente arrivée au pouvoir de l'extrême droite à Rome et les déclarations antimigrants de ses dirigeants ne laissent que peu d'espoir d'y obtenir un feu vert. Le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi a en effet évoqué une potentielle interdiction d'entrée dans les eaux territoriales visant trois navires, dont celui de SOS Méditerranée. L'organisation n'avait reçu aucune réponse jeudi.
Voilà pourquoi SOS Méditerranée s'est tournée vers la France, l'Espagne et la Grèce. "On ne demande pas à la France de nous ouvrir un port, mais de nous aider à trouver une solution", en priorité en Italie ou à Malte, explique Sophie Beau. Il s'agit des deux Etats les plus proches de l'Ocean Viking, qui se trouve actuellement au sud de la Sicile.
Depuis le début de l'année, 1 765 migrants ont disparu en Méditerranée, dont 1 287 en Méditerranée centrale, qui représente la route migratoire la plus dangereuse au monde selon l'Organisation internationale pour les migrations.
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