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Des associations indignées par le recensement des migrants

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Brut : migrants hébergement
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Après la circulaire du gouvernement qui impose le recensement des migrants dans les centres d’accueil des sans-abri, les associations de lutte contre l’exclusion ont saisi le Défenseur des droits.

« Pour nous, un centre d’hébergement c’est un lieu sanctuarisé, il doit être un lieu de protection. » Patrick Doutreligne, président de l’Union des associations nationales d’hébergement, réagit à la nouvelle circulaire qui prévoit un recensement des migrants dans les centres qui hébergent des sans-abri. La directive du ministère de l’Intérieur, dévoilée le 12 décembre dernier, demandent en effet aux préfets de mettre en place des brigades mobiles chargées d’évaluer la situation administrative des personnes hébergées dans les centres d’accueil d’urgence.

Sont concernés par ces contrôles, les déboutés du droit d’asile et les « dublinés », des réfugiés enregistrés dans un autre pays et ayant vocation à y retourner. L’objectif de cette mesure est de sortir les personnes en situation irrégulière au titre de séjour afin de faire plus de place dans les centres d’hébergement. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, justifiait sur RTL le 18 décembre dernier cette circulaire : « On ne peut pas accueillir tout le monde parce qu’autrement c’est des villes comme Lyon qu’il faudrait construire. Donc c’est tout simplement la raison qui nous guide. » 

Des associations avaient quitté le gouvernement à l’annonce du projet

25 associations ont dénoncé une « atteinte aux droits fondamentaux ». Un collectif d’associations d’aide aux plus démunis avait d’ailleurs quitté le ministère de l’Intérieur lors de la présentation du projet début décembre. Elles ont saisi le 18 décembre le Défenseur des droits. Ce dernier, Jacques Toubon, estime que « certaines dispositions qui sont envisagées aujourd’hui risquent de tomber sous le coup d’une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme. » 

Geneviève Jacques, présidente de la CIMADE, craint quant à elle que « ces personnes, si elles savent que ces centres peuvent être des antichambres vers l’expulsion, ils ne viendront pas ou ils en partiront, ce qui va aggraver les situations d’errance que nous voyons déjà dans les rues et des situations de plus grande vulnérabilité encore. »

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