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Évacuation d'un camp de migrants à Aubervilliers : "70% des personnes qui habitent dans le camp ont déjà vécu une évacuation", assure Médecins du monde

Plus de 1 500 personnes ont été évacuées d'un campement installé à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) mercredi matin. "Demain, ils seront où ?", s'interroge sur franceinfo Chirstophe Vavasseur, coordinateur régional Ile-de-France pour Médecins du Monde.

Article rédigé par franceinfo
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Près de 450 policiers et militaires ont évacués le campement d'Aubervilliers. (SOLÈNE CRESSANT / FRANCE-INFO)

Christophe Vavasseur, coordinateur régional Ile-de-France pour Médecins du Monde, a expliqué mercredi 29 juillet sur franceinfo que "70% des personnes qui habitent dans le camp" d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) "ont déjà vécu une évacuation". Le plus grand campement autour de Paris qui rassemblait près de 1 500 personnes a été évacué ce mercredi matin. Selon lui, "on va les retrouver évidemment ailleurs".

franceinfo : Allez-vous faire le suivi de ces migrants évacués ?

Chirstophe Vavasseur : On va les suivre. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on va les retrouver. C'est-à-dire qu'ils vont se retrouver à la rue. Cela fait cinq ans que c'est un cycle infernal du même type : démantèlement, reconstitution de camps. 70% des personnes qui habitent dans le camp ont déjà vécu une évacuation . Vous pensez bien qu'on va les retrouver évidemment, malheureusement, ailleurs, sans doute plus loin.

Est-ce qu'il y a une attention particulière de la part de l'État en cette période si particulière ?

Le souci d'humanité que vous évoquez, nous, on l'espérait. On l'espérait avec la période Covid-19 et en fait, on se rend compte que la situation n'a pas changé. Rien n'a changé. Cela fait des mois que nous sommes en période épidémique et la situation, comme vous le voyez dans le campement n'a pas changé. On a été obligé d'aller en justice pour faire valoir les conditions sanitaires de ces populations : l'accès à l'eau, aux toilettes, aux douches, au matériel de protection.

L'humanité, on n'en a pas vu une inflexion majeure ces derniers mois. On n'a pas, malheureusement, d'espoir de voir une inflexion dans le futur.

Christophe Vavasseur

à franceinfo

Mais on a un nouveau gouvernement qui est en place. On peut espérer. Il a deux ans pour faire changer les choses. Nous, Médecins du monde, avec nos collègues de "Solidarité migrants Wilson" et bien d'autres, cela fait longtemps qu'on demande une rencontre avec le Premier ministre et ses ministres pour aborder cette problématique de cette politique d'accueil. C'est une politique globale qui manque.

Si rien ne change et que les migrants reviennent, pourquoi les évacuer ?

On essaye de les rendre invisibles. Ça fait quelque quelques années que nous comprenons cela. Auparavant, ils étaient place Stalingrad, à Paris, puis aux portes du périphérique parisien, puis maintenant en banlieue. Demain, ils seront où ? Je ne sais pas. Mais effectivement, c'est toujours plus difficile pour nous de leur venir en aide et pour eux, d'avoir des moyens de subsistance à portée de main.

Y a-t-il un autre campement à Paris ?

Un campement de mineurs se trouve dans Paris depuis un mois. Ce sont des mineurs étrangers dont la présomption de minorité n'est pas reconnue. Donc, encore une fois, le droit est bafoué et ces jeunes se retrouvent à la rue, en campement, dans Paris, square Jules-Ferry, près du Bataclan, dans le 11e arrondissement.

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