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Evacuation de migrants à Paris : des élus dénoncent les violences policières

Plus de 300 migrants ont été évacués par les CRS et les gendarmes, lundi. Des élus de gauche dénoncent la violence avec laquelle les forces de l'ordre ont procédé. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Des élus parisiens forment une chaîne humaine pour empêcher les forces de l'ordre d'évacuer des migrants, devant la halle Pujol, à Paris, le 8 juin 2015. (JEAN-RAPHAEL BOURGE / CITIZENSIDE.COM / AFP)

Ils avaient formé une chaîne humaine pour empêcher les forces de l'ordre d'évacuer le camp près de la halle Pajol, à Paris, et ont été pris directement à partie. Des élus de gauche (EELV, PCF, Front de gauche) dénoncent des violences policières, lundi 8 juin, après une nouvelle évacuation de plusieurs centaines de migrants dans le 18e arrondissement de Paris. Quatre-vingt-quatre personnes ont été interrogées dans un poste de police voisin, sans être placées en garde à vue, après cette opération.

Parmi les élus malmenés par les forces de l'ordre se trouve Hugo Touzet. "On peut clairement parler de violences policières, affirme cet élu communiste du 18e à BFMTV. Je me suis fait frapper par un CRS, étant à terre, ceinturé par cinq autres ! Il a fallu, pour le calmer, que ses collègues lui disent : 'Arrête, arrête, c’est un élu !'" Sur Twitter, une photo prise par Ian Brossat, un autre élu communiste, montre la scène en question.

Des policiers qui "poussent comme une équipe de rugby"

Jean-Luc Mélenchon, député européen Front de gauche, dénonce également l'attitude des forces de l'ordre vis-à-vis de son collègue Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche. Il a été "sévèrement maltraité", selon lui. Pour Eric Coquerel, cette évacuation "rappelle" celle de l'église Saint-Bernard, en 1997, "contre laquelle le PS manifestait".

Pascal Julien, élu EELV du 18e arrondissement, dénonce la "ligne dure des autorités" et la "tactique des forces de l'ordre" qui ont conduit aux violences. "Les forces de l'ordre ont usé de techniques de compression, en poussant comme une équipe de rugby pour extraire à chaque fois une seule personne, mais cela a provoqué des évanouissements", confie-t-il à francetv info, après avoir quitté le poste de police.

"Le préfet de police n'est pas une brute"

Lundi, le PS s'est au contraire montré solidaire des forces de l'ordre. "On crée la polémique là où il y a une application du droit avec humanité", proteste Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris, sur i-Télé. Bernard Boucault, préfet de Paris, conteste également l'idée de "violence". "Je récuse ce mot. Des personnes ont empêché la police de faire son travail (...). Il y a eu quelques malaises, mais pas de blessés." Le préfet d'Ile-de-France, Jean-François Carenco, interrogé par BFMTV, défend Bernard Boucault. "Le préfet de police n'est pas une brute", assure-t-il.

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