Grèce : des centaines de migrants traversent une rivière et pénètrent brièvement en Macédoine
Exaspérées par les conditions de vie dans le camp d'Idomeni, en Grèce, plusieurs centaines de personnes ont tenté d'entrer en Macédoine.
Un baroud d'honneur, pour tenter de franchir la frontière. Plusieurs centaines de réfugiés et migrants, exaspérés par les conditions de vie dans le camp d'Idomeni, en Grèce, ont réussi, lundi 14 mars, à entrer en Macédoine. Ils ont été arrêtés et reconduits de l'autre côté de cette frontière close depuis une semaine.
La colonne a serpenté à travers champs et collines pendant des heures, l'après-midi, un peu à l'ouest d'Idomeni. Les migrants ont ensuite franchi une rivière grossie par les pluies des derniers jours, de l'eau jusqu'aux cuisses, les enfants sur les épaules des parents, beaucoup pleurant de fatigue. La police grecque, sans doute dépassée par le nombre de personnes, a laissé passer ces familles, avec tous leurs bagages, qui tentaient de trouver un accès à l'Europe du Nord.
L'armée macédonienne intervient
Mais, au bout d'un chemin vicinal, les migrants qui avaient enfin réussi à trouver la fin de la clôture de barbelés érigée par les Macédoniens (600 à 700 personnes, selon les autorités macédoniennes) ont vu leur escapade s'achever : l'armée macédonienne les a encerclés et fait asseoir, avant d'organiser plus tard leur retour.
Entre 10 et 30 journalistes et militants qui les accompagnaient, selon les sources, ont été conduits à un poste de police dans la petite ville macédonienne de Gevgelija, d'où ceux-ci devaient normalement être relâchés en début de soirée.Tout l'après-midi, des centaines d'autres migrants ont quitté le village-frontière grec d'Idomeni avec le même espoir. Mais, selon des journalistes de l'AFP, la police grecque les a empêchés de franchir la rivière. Lundi matin, trois Afghans, une homme et deux femmes, dont une enceinte, partis avant le groupe, s'y étaient noyés.
Cette action de masse est la première à cette frontière depuis une tentative de passage forcé à Idomeni le 29 février, au cours de laquelle les forces de l'ordre macédoniennes avaient fait usage de gaz lacrymogène contre quelque 300 personnes, dont des enfants. Cette tentative de passage de la frontière témoigne de l'exaspération croissante d'une foule évaluée à au moins 12 000 personnes lundi, qui ont vu la frontière se refermer peu à peu, puis complètement, depuis le mois dernier, au fur et à mesure des restrictions décidées par l'Autriche et les autres pays de la "route des Balkans".
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