Italie : des migrants entament une grève de la faim pour demander au gouvernement de les accueillir
"Cinq millions d'Italiens en situation de pauvreté absolue font la grève de la faim tous les jours, dans le silence des journalistes et bien-pensants. Les Italiens d'abord", a rétorqué le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini.
Les migrants du bateau italien Diciotti ont entamé une grève de la faim, vendredi 24 août, pour protester contre leur maintien à bord. Les garde-côtes ont indiqué qu'ils ont "refusé de prendre leur petit-déjeuner vendredi matin", sans que l'on sache si la totalité des 150 adultes encore à bord du bâteau sont concernés.
"Cinq millions d'Italiens en situation de pauvreté absolue font la grève de la faim tous les jours, dans le silence des journalistes et bien-pensants. Les Italiens d'abord", a rétorqué sur Twitter Matteo Salvini, chef du parti d'extrême droite la Ligue du Nord et ministre de l'Intérieur.
Immigrati della #Diciotti in sciopero della fame?
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 24 août 2018
Facciano come credono.
In Italia vivono 5 milioni di persone in POVERTÀ assoluta (1,2 milioni di BAMBINI) che lo sciopero della fame lo fanno tutti i giorni, nel silenzio di buonisti, giornalisti e compagni vari.#primagliitaliani pic.twitter.com/Y4Ld2STvTr
Le bateau des garde-côtes italiens, où se trouvaient 177 migrants, a pu accoster lundi soir dans le port de Catane, en Sicile. Vingt-sept mineurs ont été autorisés à débarquer tard mercredi soir, mais pas les 150 adultes, l'Italie refusant toujours de les accueillir. "Personne ne débarquera en Italie sans mon autorisation", a réaffirmé jeudi Matteo Salvini, assurant que l'Italie ne deviendrait pas "un camp de réfugiés" pour le reste de l'Europe.
Ultimatum italien
Et l'issue de la crise semble encore loin. Les représentants de dix Etats membres de l'Union européenne réunis vendredi, à Bruxelles, pour trouver une solution à la crise se sont en effet séparés sans résultat, malgré l'ultimatum de Rome. Luigi Di Maio, vice-président du Conseil italien, avait sommé jeudi soir la Commission européenne de trouver une solution pour la répartition de ces 150 migrants, faute de quoi la contribution italienne au budget de l'UE pourrait être suspendue à compter de l'année prochaine.
Face à l'achoppement des négociations, Luigi Di Maio a confirmé sur sa page Facebook (en italien) son intention de réduire la contribution de l'Italie. "L'Union européenne a décidé de tourner le dos à l'Italie encore une fois, écrit-il, ajoutant que son pays n'avait alors pas d'autre choix que de "prendre de manière unilatérale une mesure compensatrice". "Nous sommes prêts à réduire les fonds que nous donnons à l'Union européenne", a-t-il indiqué.
Le nouveau gouvernement populiste italien a accru la pression sur les autres pays de l'Union européenne pour qu'ils partagent davantage la prise en charge des arrivants. Quelque 700 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis 2014, mais le nombre de ces arrivées avait diminué de plus de 80% à fin juin par rapport à l'an dernier, selon le ministère de l'Intérieur.
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