Réfugiés : "On a organisé une catastrophe humanitaire" en Grèce (Amnesty International France)
Il y a "en Grèce, 50 camps qui regroupent 80% des 60 000 personnes réfugiées qui sont bloquées désormais depuis plusieurs mois" explique Jean-François Dubost d'Amnesty International France. Il accuse l'Europe de cette situation dramatique.
Un incendie s'est déclaré dans la nuit de lundi à mardi dans le camp de Moria où vivent plus de 7 500 réfugiés et migrants sur l'île grecque de Lesbos. Les conditions de vie y sont difficiles et des violences entre réfugiés ont été signalées notamment dans la nuit de l'incendie. Pour Jean-François Dubost d'Amnesty International France, invité mardi de franceinfo, on a organisé en Grèce "une catastrophe humanitaire"
Quelle est la situation actuelle des réfugiés en Grèce ?
Jean-François Dubost : Il y a en Grèce 50 camps qui regroupent 80% des 60 000 personnes réfugiées qui sont bloquées désormais depuis plusieurs mois. Depuis que la Macédoine a fermé sa frontière. Toutes ces personnes sont prises au piège en Grèce qui n'a pas les capacités de les accueillir convenablement.
Est-ce un problème de moyens ?
Oui. La Grèce ne les a pas ou ne les a plus depuis une quinzaine d'années. Toute le monde le savait au niveau de l'Union européenne et des Etats membres, et pour autant, on a laissé la Grèce avoir la responsabilité de l'accueil de ces personnes qui dans 90% des cas, sont des Syriens qui fuient un conflit que l'on connaît avec tout son cortège d'atrocités. Les Etats membres ont laissé la Grèce seule alors même qu'ils s'étaient engagés à accueillir sur leur territoire à peu près 66 000 personnes, c'est-à-dire la totalité des personnes en Grèce aujourd'hui.
L'accord signé entre l'Union européenne et la Turquie a-t-il empiré les choses ?
Par définition, dès que les personnes mettent le pied sur le sol grec, elles se trouvent détenues sur les îles. Dans ces îles, les capacités ne sont pas illimitées et surtout les structures de l'Etat ne suivent pas. Les personnes vulnérables ne peuvent pas être soignées, prises en charge correctement. La nourriture est insuffisante, l'aide juridique aussi. Tout est défaillant (…) On a organisé un camp humanitaire à ciel ouvert en Grèce mais aussi une catastrophe humanitaire.
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