Cet article date de plus de deux ans.

Immigration : les étrangers victimes d'un enfermement "abusif" dans les centres de rétention, dénonce un rapport

Les cinq associations qui interviennent au sein des centres de rétention administrative (CRA) publient leur rapport annuel, jeudi. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Une manifestation de soutien aux exilés, dont ceux enfermés dans des centres de rétention administrative (CRA), à Paris, le 21 novembre 2021. (ANNA MARGUERITAT / HANS LUCAS / AFP)

Les étrangers en situation irrégulière ont subi un enfermement "abusif", "disproportionné" et "sans discernement" dans les centres de rétention administrative (CRA) français en 2021. C'est ce que dénoncent dans leur rapport annuel, publié jeudi 17 mars, les cinq associations qui leur viennent en aide au sein des CRA.

"De nombreuses personnes ont été placées en centre de rétention administrative en 2021 sans le discernement indispensable devant nécessairement intervenir avant de décider d'une mesure de privation de liberté", écrivent-elles. Ces associations, dont La Cimade ou France terre d'asile, ont également fait le "constat d'un enfermement trop souvent abusif et disproportionné".

En 2021, 42 353 personnes enfermées

En 2021, la France, premier pays européen en matière de délivrance de mesures d'expulsions (OQTF, obligation de quitter le territoire français), a enfermé 42 353 personnes en situation irrégulière dans l'attente de leur expulsion, dont 26 485 pour le seul CRA de Mayotte.

La durée moyenne d'enfermement a atteint les 22 jours en France métropolitaine, en hausse de 32%. Mais les défenseurs des migrants ont dénoncé l'"inutilité" de ces mesures, dans le contexte de fermeture de nombreuses frontières en 2021 en raison de la pandémie, ce qui a rendu nombre d'éloignements irréalisables.

Cette augmentation, disent-ils, n'a ainsi pas conduit à expulser davantage, sans pour autant fournir de chiffres. Pour l'année 2021, le ministère de l'Intérieur n'a pas non plus rendu public le taux d'exécution des OQTF, sujet sensible qui met en difficulté le gouvernement, dont l'opposition dénonce régulièrement le laxisme en la matière.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.