Migrants de la Porte de la Chapelle : "La répétition de ces évacuations tourne à l'absurde"
Le directeur général de France terre d’asile, Pierre Henry, invité de franceinfo, a réagi à l'évacuation en cours, vendredi, de camps de migrants Porte de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris.
L'évacuation d'un campement de près de 2 000 migrants a débuté vendredi 7 juillet dans la matinée Porte de la Chapelle, dans le nord de Paris, a annoncé la préfecture de Paris et la préfecture de la région d'Ile-de-France, dans un communiqué commun. "La répétition de ces évacuations tourne à l'absurde" a critiqué Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, vendredi sur franceinfo.
franceinfo : C'est la 34e évacuation à Paris, pour quelle solution durable ?
Pierre Henry : La répétition de ces évacuations tourne à l'absurde. Depuis un an et demi, nous savons tous ce qu'il faut faire. Quand je dis tous, je parle de l'ensemble des acteurs institutionnels et associatifs. Sans une véritable répartition sur l'ensemble du territoire et la mise en place de centres de premier accueil, c'est-à-dire de centres de transit d'une capacité de 400 à 500 personnes dans les grandes capitales régionales, la scène va se reproduire.
Il faut passer par la loi aujourd'hui ? Le volontariat ne suffit plus ?
Il faut que l'Assemblée nationale se saisisse de cette question. (...) Maîtriser la question migratoire, c’est la meilleure façon de faire reculer les populismes sur cette question. Ce sont les images du désordre qui alimentent le rejet. Les riverains de la Porte de la Chapelle sont excédés par un spectacle indigne depuis un mois et demi.
Que voulez-vous voir figurer dans le plan du gouvernement ?
Il faut un plan d'accueil, d'intégration, de répartition des migrants. Il faut un pilotage de l'Etat qui soit renforcé. Des choses ont été faites lors du quinquennat précédent, mais toujours dans l'urgence. Le sentiment qui a dominé est celui du "trop peu" et "trop tard". Si on ne veut pas recommencer, il faut avoir une ambition et une loi de programmation sur cinq ans. Une loi de programmation qui permette de faire face à l'ensemble des flux.
Vous avez des contacts avec ce nouveau gouvernement ?
Il me semble que le président de la République a fixé un cap et lorsqu’il dit que c’est l’honneur et le devoir de la France et de l’Europe d’accueillir les réfugiés, il faut décliner cela et le mettre en acte. La question migratoire ne doit pas produire des postures. Il en va de l’intérêt général, et de la cohésion de notre pays. Il y a une responsabilité devant ce sujet.
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