Migrants : ce que contient l'accord signé entre la France et le Royaume-Uni
Cet accord est destiné à renforcer la coopération entre les deux pays, confrontés à des tentatives de passages toujours plus nombreuses sous le tunnel sous la Manche.
Les ministres français et britanniques de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve et Theresa May ont signé jeudi 20 août 2015 à Calais (Pas-de-Calais), un nouvel accord sur l'immigration. L'objectif est de faire face à l'afflux de migrants qui cherchent chaque jour à gagner le Royaume-Uni via le port de Calais. Au total, Londres compte investir dix millions d'euros sur deux ans dans ce dossier.
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Depuis début juin, neuf personnes au moins sont décédées en tentant de gagner l'Angleterre. Près de 3 000 migrants se trouvent actuellement dans le port de Calais.
Le déploiement de policiers britanniques à Calais
Afin d'aider les autorités françaises à lutter contre les gangs de passeurs qui aident les immigrants clandestins à traverser la Manche, des policiers britanniques - dont le nombre n'a pas été précisé - vont être déployés à Calais pour aider les autorités françaises.
Ces policiers travailleront dans un nouveau "centre de commandement et de contrôle commun" en compagnie de leurs homologues français. L'un sera crée à Calais et l'autre à Folkestone (Royaume-Uni). Ce nouveau centre a pour objectif de démanteler les organisations criminelles qui tentent de faire passer illégalement des migrants dans le nord de la France et à travers la Manche. Il sera sous la responsabilité de deux officiers, l'un britannique, l'autre français.
Le financement de matériel de sécurité par le Royaume-Uni
Parmi les autres mesures figurent aussi le financement par le Royaume-Uni de nouveaux moyens techniques pour sécuriser le périmètre du tunnel sous la Manche. L'investissement contient l'achat de barrières de sécurité, de caméras de vidéosurveillance, de projecteurs de lumière et du matériel de détection infrarouge, détaille le Guardian. De plus, des équipes supplémentaires de fouille du fret seront déployés 24h/24 et 7 jours/7 pour réduire le nombre de passagers en situation irrégulière.
Ces dernières mesures avaient été annoncées fin juillet à Londres, où Bernard Cazeneuve s'était rendu pour rencontrer son homologue Theresa May.
Le renforcement du dispositif humanitaire
Hormis la lutte conjointe contre les filières de passeurs, le texte comprend des mesures visant à renforcer le dispositif humanitaire développé sur place avec les associations et les élus locaux, "en particulier pour la protection des personnes les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, pour les informer et les placer en lieu sûr", indique la place Beauvau. Ceci implique de nouvelles capacités de logement et de prise en charge, pour empêcher que ces populations vulnérables, ne soient approchés par "ceux qui cherchent à les exploiter".
A Calais, les migrants bénéficient d'un accueil de jour avec douches et repas au centre Jules-Ferry, et de places de nuit réservées aux femmes et aux enfants. Cependant, la situation des quelque 3 000 migrants vivant dans la "new jungle" sur la lande voisine continue à se dégrader, malgré les aménagements réalisés par les pouvoirs publics sur le bidonville.
L'accord prévoit aussi de faciliter les retours volontaires vers les pays d'origine avec la mise en place de campagnes d'information et de programmes d'aide au retour et de nouveaux moyens porteront sur les capacités d'analyse et de traduction.
De nouveaux moyens pour les demandeurs d'asile
Afin de traiter plus rapidement les centaines de demandeurs d'asile à Calais, le gouvernement britannique apportera une aide pour la mise en place d'hébergements dédiés, situés à une distance significative de Calais. L'objectif est de "diminuer la pression migratoire" dans le Calaisis.
En juillet, le nombre d'arrivées de migrants sur les côtes européennes a atteint le niveau record de 107 500, a indiqué l'agence Fontex.
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