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Migrants : l'Italie a saisi trois navires de sauvetage en 48 heures

Deux de ces bateaux ont été confisqués par les autorités après que chacun a secouru une centaine de personnes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Des migrants secourus en mer par l'ONG espagnole Open Arms, près de Lampedusa (Italie), le 3 août 2023. (VALERIA FERRARO / ANADOLU AGENCY / AFP)

Ils sont accusés d'avoir violé une nouvelle législation controversée. L'Italie a saisi deux navires de sauvetage de migrants, ont annoncé, mercredi 23 août, les ONG Open Arms et Sea-Eye. Plus tôt dans la semaine, lundi, le navire Aurora, de l'ONG allemande Sea-Watch, a subi un sort similaire pour les mêmes raisons.

>> "On n'accueille plus comme on devrait le faire" : à Lampedusa, des habitants s'indignent de la politique migratoire italienne

La réglementation italienne, décidée cette année par la présidente du Conseil d'extrême droite, Giorgia Meloni, oblige les navires d'ONG à regagner un port choisi par les autorités italiennes entre chaque sauvetage. Le gouvernement entend ainsi faire baisser le nombre d'arrivées, même si les navires d'ONG ne représentent qu'une fraction du nombre total de migrants débarquant en Italie.

Selon Sea-Eye, son navire a été saisi dans le port de Salerne, à une cinquantaine de kilomètres de Naples, pour "avoir procédé à plus d'une opération de sauvetage" jeudi et vendredi, qui selon elle ont permis de recueillir 114 personnes. "Si nous ne l'avions pas fait, il y aurait eu des morts", a ajouté Gorden Isler, responsable de l'ONG. La législation italienne est "contraire au droit international, qui oblige un capitaine à secourir les gens en détresse en mer", a-t-il dénoncé. L'ONG allemande a également reçu une amende de quelque 3 000 euros.

Open Arms a secouru 132 personnes en détresse

De son côté, l'ONG espagnole Open Arms a reçu une amende de 10 000 euros. Son navire a été confisqué mardi après avoir ignoré les instructions des autorités italiennes lui enjoignant de ne pas procéder à deux opérations de secours en Méditerranée. Open Arms a précisé que son navire était en train de se rendre au port de Carrare, choisi par les autorités, quand l'équipage a pris connaissance d'un appel de détresse "concernant deux bateaux en péril au sud de notre position", une information confirmée par l'avion de surveillance d'une ONG.

En l'absence de réponse immédiate des autorités italiennes à cet appel, l'équipe d'Open Arms dit avoir suivi le droit maritime international et a procédé au sauvetage. Le navire a ensuite reçu l'ordre "d'abandonner les recherches et de continuer vers le port choisi, étant donné que les autorités avaient pris la situation en main", mais sans donner de délai, selon Open Arms. L'ONG a donc continué sa route et recueilli 132 personnes vendredi lors d'une opération de deux heures "au cours de laquelle aucun navire des autorités n'est paru, confirmant une fois de plus que ces gens étaient laissés à la dérive". Le bateau s'est ensuite rendu à Carrare, où il a été saisi.

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