Naufrage de migrants : la politique du Royaume-Uni suscite des critiques
31 migrants sont décédés mercredi 24 novembre dans la Manche. Pierre Henry, directeur général de l’association France Fraternités, dénonce la "politique honteuse et profondément hypocrite" du Royaume-Uni.
31 migrants ont perdu la vie dans la Manche mercredi 24 novembre, près de Calais (Pas-de-Calais). Sur le plateau du 23 heures de Franceinfo, Pierre Henry, directeur général de l’association France Fraternités, explique que c’est un "drame attendu. Nous savions tous qu’un tel drame pouvait survenir. Depuis le début de l’année, il y a eu 30 000 tentatives de passage par la Manche depuis Calais et l’ensemble du littoral". Il estime que "la politique qui est menée par la Grande-Bretagne est une politique honteuse et profondément hypocrite. Pourquoi ? Parce que sur ces 30 000 tentatives de passage, environ 15 000 ont abouti. Ces personnes ont pu déposer l’asile et 50% d’entre eux ont obtenu l’asile. Ce qui signifie qu’aujourd’hui, la politique menée par la Grande-Bretagne, et d’une certaine manière acceptée par la France, aurait pu se régler autrement et notamment par l’ouverture d’une voie de migration légale".
"Le caractère mirage de l’Angleterre"
Avec le renforcement de la sécurité, ce type de traversée illégale représente l’une des seules solutions pour les migrants. Les Anglais investissent dans cette lutte contre l’immigration illégale et accusent la France de ne pas en faire assez. De son côté, Didier Leschi, directeur général de l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), évoque "le caractère mirage de l’Angleterre". "Il y a, pour une partie des personnes sans doute, des liens familiaux, mais il y a surtout l’idée que l’Angleterre est une sorte de havre de paix dès lors qu’on y arrive et ce n’est pas exactement exact. Du reste, on parle peu de la situation réelle de l’immigration en Angleterre, de ces communautés qui sont aussi des lieux d’exploitation des personnes puisqu’elles vont travailler au noir pour rembourser leur passeur", déclare-t-il.
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