Migrants : les photos d'un enfant mort sur une plage de Turquie choquent l'Europe
Le jeune garçon était à bord de l'un des deux bateaux qui a sombré en tentant de rallier la Grèce. Au total, 12 personnes sont mortes noyées.
Vêtu d'un tee-shirt rouge et d'un short bleu, il gît inanimé, face contre terre, sur une plage de Bodrum (Turquie). Les photos de ce migrant syrien, un bambin âgé de quelques années, ont envahi mercredi 2 septembre les réseaux sociaux sous le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik ("l'humanité échouée" en turc).
De nombreux internautes ont confié leur émotion sur Twitter. "Où va ce monde ?" a commenté l'un d'eux, identifié sous le nom de Taner Poyraz. "Plus jamais ça", a renchéri un autre, Sadullah Turgut.
L'image ne s'est pas arrêtée aux frontières de la Turquie. Elle a ensuite été relayée dans toutes les langues. En Italie, le quotidien italien La Repubblica a tweeté "La photo qui fait taire le monde", et, en Espagne, le journal El País en faisait le "symbole du drame migratoire", tandis qu'El Periodico titrait sur le "Naufrage de l'Europe". Les quotidiens britanniques The Independent et The Sun en ont fait leur une.
Douze morts dans un double naufrage
Selon les médias turcs, cités par l'agence Reuters, ce petit garçon s'appelait Aylan Kurdi et venait de Kobané, la ville syrienne assiégée par le groupe Etat islamique fin 2014. Agé de 3 ans, il faisait partie avec son frère de 5 ans des 12 Syriens morts noyés mercredi non loin des côtes turques.
Deux embarcations, qui tentaient de rallier l'île de Kos (Grèce), située à quelques kilomètres de la Turquie, ont sombré. Rapidement prévenus par les cris des migrants, les sauveteurs ont pu récupérer 15 personnes, saines et sauves. Mais ils ont repêché douze corps sans vie. Des opérations étaient toujours en cours, mercredi en fin de journée, pour tenter de retrouver trois autres passagers toujours portés disparus.
Un passage à 900 euros
Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de migrants, pour l'essentiel des Syriens, des Afghans ou des Africains, tentent de traverser dans des conditions parfois périlleuses les quelques kilomètres de mer qui séparent la Turquie des îles grecques, portes d'entrée de l'Union européenne (UE). Entre Bodrum et l'île de Kos, les candidats à l'exil payent plus de 1 000 dollars (900 euros), pour l'un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l'Europe.
Les autorités turques affirment avoir porté secours à plus de 42 000 migrants au large de leurs côtes depuis le début de l'année 2015. La Turquie accueille, à elle seule, près de deux millions de citoyens syriens qui ont fui la guerre civile qui fait rage depuis plus de quatre ans dans leur pays.
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