Migrants : Manon Aubry interdite d'accès au centre d'accueil de la Police aux frontières de Menton
L'eurodéputée La France insoumise Manon Aubry s'est vu refuser l'accès au centre d'accueil de la Police aux frontières de Menton, ce jeudi. "La police ne veut pas que l'on voit les conditions dans lesquelles sont enfermés des dizaines de migrants", s'est-elle indignée.
Visite impossible pour la députée européenne, Manon Aubry, qui souhaitait visiter le centre d'accueil de la Police aux frontières (PAF) de Menton, dans les Alpes-Maritimes, ce jeudi 31 octobre. Armée de son mandat de députée, l'élue de La France insoumise (LFI) comptait rendre visite aux personnes retenues dans les locaux de la PAF pour se rendre compte des conditions de rétention comme elle en a le droit. Elle s'est vue refuser l'entrée.
Particularité des élus de la République et des députés européens, ils peuvent à tout moment demander à visiter un lieu de privation de liberté : prison, zone d'attente, centre de rétention. Et pourtant Manon Aubry, députée européenne, s'est vue interdire la visite du Poste de Menton où passent les migrants à la frontière italienne. "La police ne veut pas que l'on voit les conditions dans lesquelles sont enfermés des dizaines de migrants qui passent la frontière italienne, surtout des personnes qui sont enfermées là des heures sans véritablement savoir ce qu'il se passe", a-t-elle déploré.
Une question de statut
La PAF, en refusant l'entrée, se met-elle hors-la-loi ? L'affaire est plus complexe. Les autorités ont décidé de jouer sur les mots : pour elles, le Poste de Menton n'est pas un centre de rétention mais une zone de mise à l'abri des réfugiés. "Il y a un texte qui dit que les députés sont autorisés à visiter les locaux de garde à vue, les centres de rétention, les zones d'attente… Mais comme ce lieu-là n'a pas ce statut, même s'il y a des gens enfermés, ça en fait un des seuls lieux où personne ne peut faire un droit de regard, même les élus", explique Agnès Leroll, de la CAFI, la Coordination d'actions aux frontières intérieures.
L'interdiction d'entrée des élus dans ces lieux aurait fait l'objet d'une note interne de la Direction centrale de la Police aux frontières.
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