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Migrants refoulés en Grèce : un rapport accable les anciens dirigeants de l'agence européenne Frontex

Un rapport de l'Office européen de lutte contre la fraude, révélé par plusieurs médias, met en cause l'ancienne direction l'agence de surveillance des frontières dans le renvoi illégal de migrants en Grèce.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des réfugiés au port de Lavrio (Grèce) avant d'être transférés sur le continent, le 29 septembre 2020. (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

L'ancienne direction de l'agence de surveillance des frontières Frontex avait connaissance des renvois illégaux de migrants en Grèce et aurait même co-financé des refoulements. C'est ce que révèle un rapport accablant dont l'hebdomadaire allemand Der Spiegel publie des extraits, jeudi 28 juillet.

Frontex était au courant très tôt de ces renvois illégaux, parfois brutaux, de demandeurs d'asile vers la Turquie, affirme ce rapport encore confidentiel de l'Office européen de la lutte contre la fraude (Olaf), également consulté par le journal Le Monde (article payant) et le site d'investigation Lighthouse Reports.

"Au lieu d'empêcher les pushbacks (des refoulements sans étude préalable de la demande d'asile des réfugiés), l'ancien patron Fabrice Leggeri et ses collaborateurs les ont dissimulés. Ils ont menti au Parlement européen et ont masqué le fait que l'agence a soutenu certains refoulements avec de l'argent des contribuables européens", résume le magazine allemand. Les conclusions des enquêteurs avaient provoqué la démission de Fabrice Leggeri fin avril.

Des procédures "incompatibles avec le droit européen"

Lors d'une visite officielle à Athènes, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a estimé qu'il fallait éclaircir les circonstances de chaque cas de refoulement. "Même si je ne peux évidemment pas vérifier en détail ce qu'il en est de chaque cas individuel", "il y a eu des pushbacks incompatibles avec le droit européen", a déploré la ministre lors d'une visite aux bureaux de Frontex dans la capitale grecque.

L'Olaf rapporte notamment qu'au moins six bateaux grecs, cofinancés par Frontex, auraient été impliqués dans plus d'une dizaine de refoulements entre avril et décembre 2020, ce que l'ancien directeur a toujours rejeté. Interrogée sur la publication, une porte-parole de la Commission européenne a souligné qu'"une série de mesures" avaient déjà été mises en place pour régler la question de la gouvernance de l'agence, dirigée depuis début juillet par la Lettonne Aija Kalnaja.

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