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Mineurs isolés : un rapport parlementaire formule des préconisations pour améliorer leur prise en charge et leur suivi

Pour venir en aide à ces jeunes migrants parfois victimes de réseaux de traites ou sous l'emprise de drogues, les parlementaires proposent notamment des refuges adaptés et "un accompagnement non seulement éducatif mais aussi médical, social et juridique".

Article rédigé par Delphine Gotchaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un campement de jeunes migrants, installé dans un square près de la place de la République à Paris, le 30 juin 2020. (SEBASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

Une mission d’information parlementaire rend mercredi 10 mars son rapport sur les mineurs non accompagnés. Ce document, que franceinfo a consulté, formule 18 préconisations afin d’améliorer la prise en charge de ces jeunes migrants qui arrivent seuls sur le territoire français, et afin de répondre aux problèmes de délinquance que pose une minorité d’entre eux.

Pendant sept mois, les parlementaires ont auditionné plus de 90 professionnels de l’enfance, de la justice, de la police, pour tenter de quantifier le phénomène et d’apporter des réponses aux problématiques humanitaires mais aussi sécuritaires que posent ces jeunes en errance, d’origine étrangère, estimés à 17 000 en France en 2019, essentiellement en provenance de Guinée, de Mali ou de Côte d’Ivoire.

Un "devoir humanitaire" face à des jeunes au "parcours chaotique"

Leur accueil est d’abord un "devoir humanitaire", rappelle en préambule la mission d’information. Mais l’augmentation et l’aggravation de la délinquance de certains de ces mineurs (environ 10%, essentiellement des jeunes hommes originaires du Maghreb selon le rapport) entraînent un "sentiment d’impuissance de la part des forces de l’ordre et des magistrats", constatent les parlementaires.

Parmi les principales difficultés : établir avec certitude leur âge, trouver des lieux de prise en charge adaptés, démanteler d’éventuels réseaux de traite et apporter une réponse éducative et judiciaire rapide, face à des jeunes aux parcours chaotiques, souvent sous l’emprise de Rivotril, un puissant antiépileptique qui désinhibe ces mineurs. Ainsi, les vols par effraction dans les pharmacies du 18e arrondissement de Paris ont-ils augmenté de 133% en un an ! 

Parmi les propositions des parlementaires, il faudrait rendre obligatoire la prise d’empreintes digitales de ces mineurs, renforcer la coopération avec les pays d’origine, développer des espaces d’accueil de type refuge ouverts 24h sur 24, assurer un accompagnement non seulement éducatif mais aussi médical, social et juridique, privilégier une audience unique devant la justice ou encore généraliser des brigades pluridisciplinaires pour s’attaquer aux réseaux de délinquance.

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