Plusieurs centaines de migrants demandant des papiers tentent d'entrer dans la Comédie-Française
Ils ont essayé, en vain, d'interrompre une représentation afin de plaider leur cause auprès de l'administrateur général de la Comédie-Française.
Entre 200 et 300 migrants, demandeurs d'asile ou sans-papiers ont tenté, dimanche 16 décembre au soir, d'entrer dans la Comédie-Française, à Paris, pour demander leur régularisation. Ils voulaient interpeller son administrateur, Eric Ruf, pour qu'il leur obtienne un rendez-vous avec le ministre de l'intérieur. Vers 21 heures, quelques personnes ont essayé de pénétrer dans le théâtre, avant d'être repoussées une première fois par les gardiens.
La fanfare nous accompagne !!
— La Chapelle Debout ! (@chapelledebout) 16 décembre 2018
Rejoignez-nous devant la #comédiefrançaise pour exiger des papiers pour tous-tes ! #papiersetliberté pic.twitter.com/KsSTSXzFX6
Plus de 200 autres migrants, originaires en majorité d'Afrique subsaharienne, les ont rejointes et ont à nouveau essayé d'entrer dans la célèbre institution, où se jouait Lucrèce Borgia de Victor Hugo. Arrivées très rapidement sur place, les forces de l'ordre ont tiré une grenade lacrymogène et les migrants se sont ensuite assis, encerclés dans le calme. Peu avant minuit, les manifestants ont été orientés vers la station de métro toute proche qu'ils ont regagnée aux cris de "Des papiers pour tous !".
Une action organisée par deux collectifs
Cette action était à l'initiative du collectif d'aide aux migrants La Chapelle debout et du collectif Sans-papiers 75. Le but était d'interpeller l'administrateur général de la Comédie-Française, Eric Ruf, pour qu'il puisse leur obtenir un rendez-vous avec Christophe Castaner afin de discuter de leur régularisation. "Ce n'est pas l'homme de théâtre que nous sommes venus chercher mais l'administrateur général nommé directement par ceux-là mêmes qui donnent l'ordre de nous chasser", indique le tract distribué sur place.
"J'en ai assez. Je suis venu ici pour la régularisation", a déclaré à l'AFP Abdoulaye, un cuisinier malien sans papiers de 35 ans, qui travaille en France depuis 2011. "Je voudrais des papiers, un endroit où dormir et une prise en charge", a expliqué de son côté Abdallah, un Soudanais de 32 ans, arrivé en France il y a deux ans et qui dort "à la rue, sous un pont".
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