Réfugiés : frontières, crédits supplémentaires... Les principales annonces de Valls
Le Premier ministre a dévoilé, mercredi, le dispositif du gouvernement lors de son discours à l'Assemblée nationale, à l'occasion du débat sur l'accueil des migrants et des réfugiés.
"La France doit rester, aux yeux du monde, ce phare qui ne vacille pas au cœur de la tempête, qui ne se laisse pas aller à la tentation de l'aveuglement, à la facilité." Le Premier ministre, Manuel Valls, a donné un ton très solennelle à son intervention, mercredi 16 septembre, lors du débat à l'Assemblée nationale sur l'accueil des réfugiés.
"Certains nous disent 'il faut tout fermer'. Dire cela, c'est fermer les yeux sur les réfugiés qui meurent à nos portes. D'autres disent, à l'inverse, 'il faut tout ouvrir'. Dire cela, c'est fermer les yeux sur les réalités et les difficultés de la société française", a poursuivi Manuel Valls. Voici les principales annonces faites par le chef du gouvernement lors de son discours face aux députés.
La France "n'hésitera pas" à rétablir temporairement le contrôle aux frontières
La France n'"hésitera pas" à rétablir temporairement le contrôle aux frontières, comme elle l'a déjà fait à la frontière franco-italienne et comme vient de le faire l'Allemagne. "Nous avons déjà rétabli ce printemps des contrôles temporaires à cette frontière. Et nous n'hésiterons pas à le faire de nouveau, comme les règles de Schengen le permettent à chaque fois que les circonstances l'imposent, si c'est nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines", a déclaré Manuel Valls.
Le Premier ministre a de nouveau plaidé pour une meilleure coopération européenne, avec la répartition des demandeurs d'asile entre les pays, et des frontières extérieures de l'Union européenne qui soient "tenues". "Nos frontières externes doivent être tenues collectivement. La situation de la Grèce le montre chaque jour, tout comme la décision prise, dimanche, par l'Allemagne, et d'autres pays, de rétablir temporairement des contrôles à ses frontières. Et je le répète : nous n'hésiterons pas à prendre ce type de décision."
Des crédits supplémentaires pour l'accueil des réfugiés et demandeurs d'asile
"Au total, ce sont 279 millions d'euros qui seront mobilisés d'ici à la fin de 2016 au titre du premier accueil, de l'hébergement d'urgence, de l'aide forfaitaire aux communes", ainsi que pour renforcer les effectifs de l'Office français de protection des apatrides (Ofpra), de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) et de l'Education nationale, a précisé Manuel Valls. Pour 2017, ces crédits supplémentaires doivent atteindre 334 millions. Environ un tiers de ce montant de 600 millions d'euros sera financé par des fonds de l'UE, qui verse une aide de 6 000 euros par réfugié accueilli.
L'annonce des 279 millions d'euros supplémentaire pour les réfugiés intervient après l'engagement de François Hollande d'accueillir 24 000 migrants de plus en deux ans. Sur cette somme, 85 millions seront consacrés au premier accueil et à l'hébergement d'urgence et 114 millions financeront les structures prenant le relais ensuite, selon l'entourage du Premier ministre.
L'aide forfaitaire aux communes absorbera 65 millions d'euros (15 millions pour financer l'aide de 1 000 euros par place, promise aux communes samedi par Bernard Cazeneuve et 50 millions pour un fonds d'investissement) et 8,5 millions seront consacrés à l'apprentissage du français et à la formation. Ces mesures devraient permettre l'ouverture de 5 000 places supplémentaires en Centres d'accueil des demandeurs d'asile (Cada), a précisé la même source, qui s'ajouteront aux 8 500 prévues d'ici à l'an prochain. Il y avait 25 000 places en juin 2015.
Des fonds supplémentaires pour l'hébergement d'urgence
Par ailleurs, Manuel Valls a annoncé une hausse de 250 millions d'euros des crédits dédiés "à l'hébergement d'urgence et à la veille sociale" sur les douze prochains mois, dont 130 millions "dès le mois prochain". "La solidarité, c'est garantir un accueil des réfugiés et demandeurs d'asile", a souligné le Premier ministre, tout en ajoutant que cette solidarité "ne doit pas dégrader la situation de celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin d'être aidés".
Création de 900 postes dans les forces de l'ordre
Manuel Valls a également annoncé la création de 900 postes supplémentaires dans les forces de l'ordre, notamment pour la police aux frontières, dans le cadre de la lutte contre l'immigration irrégulière.
"Compte tenu de cette charge nouvelle qui pèse sur les services" avec les éloignements forcés et "pour ne pas affaiblir les dispositifs liés à la lutte contre le terrorisme et la délinquance, nous avons décidé de renforcer les effectifs de police et de gendarmerie, notamment la police aux frontières, à hauteur de 900 personnels", a indiqué le Premier ministre.
Ces effectifs supplémentaires coûteront 40 millions d'euros en année pleine, selon l'entourage du chef du gouvernement.
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