"Sea-Watch" : auditionnée, la capitaine Carola Rackete en appelle à l'Europe
La jeune capitaine du navire "Sea Watch" a été entendue par le procureur d’Agrigente en Sicile, jeudi 18 juillet, dans le cadre d’une enquête ouverte pour aide à l’immigration clandestine.
Fin juin, la capitaine du Sea-Watch 3, Carola Rackete, 31 ans, accostait de force sur l’île de Lampedusa, dans le sud de l'Italie, malgré le blocus imposé par le gouvernement italien et Matteo Salvini, pour faire débarquer 40 migrants. Auditionnée jeudi 18 juillet, la jeune capitaine, soupçonnée d'aide à l'immigration clandestine, s'est expliquée devant les procureurs.
Un interrogatoire de plus de trois heures
À la sortie du palais de justice d’Agrigente, en Sicile, Carola Rackete tout sourire s’est avancée timidement vers les micros et caméras qui l’attendaient depuis ce matin. L’interrogatoire a duré plus de trois heures, mais était nécessaire selon la capitaine allemande. "Merci d’être tous là ! a-t-elle déclaré. Je suis très contente d’avoir eu l’opportunité aujourd’hui d’expliquer tous les détails sur le sauvetage comment s’est déroulé le sauvetage le mois dernier."
Dans sa déclaration, la capitaine allemande a appelé la Commission européenne à trouver des solutions et accepter à l'avenir toutes les personnes secourues par la flotte civile.
J’espère sincèrement que la Commission européenne maintenant qu’un nouveau Parlement a été élu fera son possible pour éviter que des situations de ce genre ne se reproduisent.
Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch 3
"J’espère que tous les pays européens travailleront ensemble à l’avenir pour que toutes les personnes sauvées en mer par des navires civiles soient acceptées", a-t-elle ajouté.
Jusqu'à 15 ans de prison pour aide à l’immigration clandestine
Classement sans suite ou procès, le procureur décidera de la suite à donner à l’affaire. Arrêtée le 29 juin, Carola Rackeute risque, en théorie, jusqu’à 15 ans de prison pour aide à l’immigration clandestine. C’est la première fois en Italie qu’un capitaine de navire d’ONG est poursuivie à ce titre. Pour Matteo Salvini, les ONG sont complices des passeurs et Carola une "criminelle". Le parquet d’Agrigente rendra sa décision dans plusieurs jours sur la suite à donner à cette affaire, devenue symbole du sursaut citoyen face à la fermeture des ports et l’inertie de l’Europe.
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