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Vidéo Les migrants, un rêve d'entrepreneur

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Le migrant, un rêve d'entrepreneur
Le migrant, un rêve d'entrepreneur Le migrant, un rêve d'entrepreneur
Article rédigé par France 2
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Les migrants, "une production comme une autre" pour ce génie du container sur mesure. Sa petite entreprise bretonne, Logistic Solutions, a décroché le marché destiné au camp de réfugiés de Calais. Extrait de "Qui veut gagner des migrants ?", une enquête du magazine "Envoyé spécial".

"Moi, je trouve qu'il est bien, notre container migrants", se félicite Antoine Houdebine en faisant faire à "Envoyé spécial" le (petit) tour du propriétaire. Ne manquent qu'une étagère et un distributeur de savon. Il faut "dégager l'espace, car ils vont souvent être là", explique le directeur commercial de Logistic Solutions, qui a un peu réfléchi à la question : "Le migrant, toute la journée, je me demande ce qu'il fait. Il va jouer un peu au ballon, je sais même pas s'il joue aux cartes, au backgammon… Mais les journées sont longues, hein, quand on ne travaille pas. Donc ils vont souvent être dans le container."

Logistic Solutions est une entreprise bretonne qui s'est spécialisée dans ce "marché" récent. Car "le marché du migrant, c'est une production, spécifique, mais une production comme une autre", soutient son dircom. Une logique commerciale parfaitement assumée.

Son rêve : 100 camps où "on met 10 000 migrants, organisés, rangés, propres"

Antoine Houdebine ne compte pas s'arrêter là. Il a un projet en région parisienne, mais il voit plus loin. Dans son "rêve d'entrepreneur", la répartition des réfugiés de Calais en multiples petits camps dans toute la France. L'opération est vite posée : 10 000 migrants divisés par 100 départements français égalent 100 camps, où "on met 10 000 migrants, organisés, rangés, propres".

"A 10 euros la nuit, ça fait... 100 000 euros par jour"… rien que pour les réfugiés de Calais, soit un marché potentiel de 36 millions d'euros par an. Mais est-ce bien moral de gagner de l'argent sur un marché de migrants ? Antoine Houdebine balaie la question avec une autre, étonnante : "Est-ce que celui qui vend de l'aspirine doit gagner de l'argent parce qu'il exploite la misère des gens qui ont mal à la tête ? [...] Moi, je pense que les gens sont assez lucides pour comprendre que dès qu'on produit, on doit avoir une rentabilité."

Extrait de "Qui veut gagner des migrants ?", une enquête diffusée dans "Envoyé spécial" le 12 janvier 2017.

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