: Vidéo Naissance d’un bébé sur l’Aquarius : "On se demande par quel miracle, on peut donner la vie dans ces conditions"
SOS Méditerranée a annoncé la naissance d'un sixième bébé à bord de l'Aquarius. Il s’agit d’un bateau de secours humanitaire qui aide les migrants qui traversent la Méditerranée dans des embarcations de fortune. Le nouveau-né est un petit garçon et il a été prénommé “Miracle“. Le responsable maritime de l’association SOS Méditerranée Antoine Laurent a raconté à Brut comment cela s’est passé.
"On se demande comment, par quel miracle, on peut donner la vie dans ces conditions-là", lance d’abord Antoine Laurent, responsable maritime de l’association SOS Méditerranée.
Ce weekend, 69 personnes ont été secourues à bord du navire humanitaire. Parmi eux, une femme enceinte qui a donné naissance à un petit garçon, nommé "Miracle".
“Celle qui a mis au monde un enfant le weekend dernier a dû subir une année de détention en Libye et de fuite. Elle a pu être récupérée in extremis et elle a donné naissance juste le lendemain du sauvetage“, explique Antoine Laurent, responsable maritime de l’association SOS Méditerranée. “C’est des conditions absolument terribles“, poursuit-il.
Des conditions de sauvetage de plus en plus difficiles
Pour SOS Méditerranée, sauver des migrants devient de plus en plus difficile. "On doit parfois négocier avec les gardes-côtes libyens ce qui est assez impensable quand on a des gens qui sont en détresse et qui doivent être secourus immédiatement", déplore Antoine Laurent.
Antoine Laurent et son association dénoncent le non-respect des règles. En effet, beaucoup de migrants sont souvent renvoyés chez eux alors qu’ils sont censés être envoyés dans un lieu sûr.
"Si rien n’est fait en Libye pour que les migrants soient accueillis convenablement, ce n’est pas acceptable", dit-il. "Et là, on parle de milliers de milliers de personnes qui sont tous les jours torturées, violées, vendues comme esclaves sur le marché en Libye."
SOS Méditerranée a secouru plus de 28 000 personnes mais au moins 15 000 sont mortes ces 4 dernières années en essayant de traverser la Méditerranée. Pour Antoine Laurent, cette crise n’est pas terminée. Les chiffres sont en diminution mais "il y a toujours un besoin immense de moyens de sauvetage". "Chaque unité supplémentaire est la bienvenue et donc il faut continuer de sensibiliser les gens", assure Antoine Laurent. "Il faut respecter toutes les horreurs qu’ils ont pu vivre avant d’arriver en Europe", ajoute-t-il.
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