Montebourg et Parisot répliquent à "The Economist"
L'hebdomadaire britannique s'est retrouvé, vendredi, sous le feu croisé du ministre du Redressement productif et de la patronne du Medef. En cause : sa couverture, qui dépeint la France comme une "bombe à retardement au cœur de l'Europe".
MEDIAS – L'hebdomadaire britannique The Economist s'est retrouvé, vendredi 16 novembre, sous le feu croisé du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et de la patronne du Medef, Laurence Parisot.
Dans son numéro à paraître samedi 17 novembre, le journal a en effet dépeint la France comme une "bombe à retardement au cœur de l'Europe". Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'influent hebdomadaire économique britannique critique l'Hexagone.
Montebourg : "Des caricatures dignes de 'Charlie Hebdo'"
"Ce sont des caricatures dignes de Charlie Hebdo", a estimé Arnaud Montebourg, interrogé vendredi au micro d'Europe 1.
"Franchement, The Economist ne s'est jamais distingué par son sens de la modération. C'est le Charlie Hebdo de la City", a-t-il ajouté.
Parisot : "Un titre tout à fait exagéré"
De son côté, la patronne du Medef a jugé sur RMC-BFMTV que "le titre et la une" du journal étaient "tout à fait exagérés". "En même temps, il y a quelque chose de juste dans ce dossier, qui est que la France est au cœur de l'Europe, et que si la France s'effondre, c'est toute l'Europe qui s'effondre", a-t-elle toutefois reconnu.
"Ils devraient changer leur designer de couverture. The Economist a l'habitude de faire des couvertures spectaculaires et provocatrices mais franchement, il faudrait expliquer à nos amis anglais qu'on ne consomme pas les baguettes de pain comme des bottes d'asperges", a raillé Laurence Parisot.
"The Economist" s'explique
Interrogé par Le Nouvel Observateur, l'auteur du dossier, John Peete, a donné une précision de taille : "Nous avons terminé notre dossier il y a trois semaines, avant la publication du rapport Gallois, et avant l'annonce du pacte de compétitivité."
S'il fallait le publier aujourd'hui, il écrirait "que le gouvernement reconnaît le problème de manque de compétitivité de la France, et qu'il a annoncé son intention de réformer dans la bonne direction. Mais il y a une différence entre annoncer et faire". "Nous avons peur que l'exécutif ne soit pas décidé à aller suffisamment vite et suffisamment loin, et qu'il renonce face à l'opposition des syndicats ou de la rue. Ce n'est pas la première fois qu'un président dit qu'il va réformer le pays en arrivant au pouvoir. La France est un pays difficile à réformer", a-t-il ajouté.
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