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Nominations aux postes clés de l'Union européenne : "C'est un échec collectif, parce qu'on n'est d'accord sur rien", s'inquiète un spécialiste

Les négociations sont suspendues à Bruxelles. Elles reprendront mardi 2 juillet à 11h. 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission européenne, le 30 juin 2019.  (FRANCOIS LENOIR / POOL)

Depuis dimanche soir, les chefs d'État et de gouvernement discutent pour désigner les personnes qui seront à la tête de l'Union européenne, mais ils ne parviennent pas à trouver d'accord. "C'est un échec collectif, parce qu'on n'est d'accord sur rien", s'inquiète Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et à l'Inalco, spécialiste des questions européennes, sur franceinfo  lundi 1er juillet.

Auteur de L'Europe a-t-elle un avenir ? Une approche critique de la construction européenne, il explique pourquoi aucun accord n'a pour l'instant été trouvé. "C'est la première fois que les chefs d'État et de gouvernement sont dans l'incapacité de se mettre d'accord sur un nom. Cela donne une image très grave de ce qu'il se passe en Europe. C'est un échec collectif, parce qu'on n'est d'accord sur rien, notamment sur la personnalité qui devra diriger la Commission européenne pour les cinq années à venir."

Des raisons multiples

Le chercheur évoque également les raisons du blocage : "Tout remonte à début mai. Emmanuel Macron ne voulait pas de Manfred Weber, le candidat d'Angela Merkel, car il ne désirait pas voir le "spitzenkandidat", c'est-à-dire le candidat désigné par une famille politique européenne, à la présidence de la Commission européenne. Et, par conséquent, l'Allemagne ne voulait pas non plus de candidat français, proposé par la France".

"D'autres éléments entrent en compte, comme la parité, car certains chefs de gouvernement ne voient pas l'équilibre entre l'est et l'ouest, et des problèmes d'ordre politique. On l'a vu hier lorsque les chefs d'État et de gouvernement sont arrivés, chacun a tenu des propos qui montraient qu'on n'était pas d'accord sur la stratégie franco-allemande, notamment le Premier ministre polonais qui réfutait considérablement le candidat socialiste Frans Timmermans", poursuit-il.

Vers une prolongation du mandat de Juncker ?

Si jamais un accord n'est pas trouvé prochainement, les représenatnts européens ont "à peu près jusqu'au 15 juillet pour trouver un président, car le président ou la présidente de la Commission européenne doit recueillir la majorité absolue des voix au Parlement européen. Donc ce n'est pas encore joué. Et si vraiment, cela ne se faisait pas au mois de juillet, on pourrait considérer que le mandat de Jean-Claude Juncker serait prolongé jusqu'à ce que son successeur soit trouvé", indique Patrick Martin-Genier.

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